Pour qui voter à la présidentielle de 2022 ? A vingt mois de cette élection capitale, nombreux sont les patriotes et nationaux, tout comme les électeurs français d’ailleurs à se poser cette question. Une chose est sûre, à une large majorité ils ne veulent pas revoir un second tour Macron-Le Pen.
Comment gagner les prochaines élections ? Peut-on les gagner avec Marine Le Pen ? Est-elle la meilleure candidate pour représenter notre famille de pensée ? Depuis des mois ces mêmes interrogations tournent lancinantes dans la tête de chacun de nous. Elles deviennent même obsessionnelles. Mais personne ne peut aujourd’hui apporter de réponse… sauf, bien sûr, pour les partisans fanatiques du Rassemblement national et les inconditionnels de Marine Le Pen enfermés dans leurs certitudes.
Essayons d’y voir plus clair en dépassant les querelles de chapelle et les intérêts-légitimes-des partis. Les sondages le montrent : les idées défendues par la droite sont de plus en plus populaires. 82% des Français estiment qu’on « a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre » selon une étude Ipsos tandis que 88% considèrent que « l’autorité est une valeur qui est trop souvent critiquée aujourd’hui ». Pourtant cette demande ne se traduit pas politiquement dans les urnes, pourquoi ? L’irruption de Macron dans le paysage politique a rebattu les cartes. Les deux grands partis « de gouvernement », les Républicains et le Parti socialiste qui depuis des décennies alternaient au pouvoir se sont effondrés. Une frange de leur électorat a été captée par la République en marche.
Elu par des électeurs ayant majoritairement voté pour Hollande à la présidentielle de 2012, Macron a opéré un glissement vers la droite au cours de son septennat ralliant à lui des électeurs, les séniors notamment, qui votaient jusque là pour LR. Un appel du pied qui s’est traduit au cours de l’été par la nomination comme Premier ministre de Jean Castex encarté chez les Républicains depuis des années et surtout de Gérald Darmanin, figure emblématique du sarkozysme place Beauvau. Un ministère régalien dont le titulaire doit nécessairement être un homme de confiance du président.
Travail de sape
Après avoir laminé la gauche dans un premier temps, le bulldozer Macron s’emploie depuis à rallier à lui l’électorat de droite. Un véritable travail de sape qui s’est traduit aux élections européennes de mai 2019 par un effondrement des Républicains. Avec 8,48% des voix la droite a réalisé son pire score pour ce scrutin. Un échec douloureux dont le parti, profondément divisé et sans leader naturel depuis le retrait de Nicolas Sarkozy, ne s’est pas remis.
Face à la République en marche se dresse, seul désormais, comme principal parti d’opposition le Rassemblement national. En changeant de nom le Front national a-t-il élargi sa base électorale ? Il serait bien hasardeux de l’affirmer. Un récent sondage de l’institut Elabe pour BFM Tv indique que 34% des électeurs pourraient voter Marine Le Pen à l’élection présidentielle. Mais 59% des sondés assurent qu’en aucun cas ils ne voteront pour elle. Pourquoi la présidente du RN fait-elle l’objet d’un tel rejet de l’opinion publique ? Est-ce dû au nom qu’elle porte, à sa personnalité clivante, à son attitude arrogante, voire à un certain amateurisme ? Toujours est-il qu’elle a bien du mal à fédérer autour d’elle comme on a pu le constater lors de la dernière élection présidentielle avec l’éphémère tentative de rapprochement avec Nicolas Dupont-Aignan.
C’est d’ailleurs ce que lui est reproché par certains élus comme Robert Ménard, le maire de Béziers, brillamment réélu aux dernières municipales avec une liste d’union des diverses composantes de la droite. Un exemple qu’a d’ailleurs suivi Louis Aliot qui s’est fait élire à la mairie de Perpignan sans se prévaloir du logo RN sur ses affiches de campagne.
Contexte politique favorable
Le contexte politique n’a jamais été aussi favorable pour la droite. Crise de l’autorité, identité, immigration, séparatismes, hausse de la délinquance, explosion de la violence et de l’insécurité, autant de thèmes chers à notre famille politique et qui devraient lui permettre de mobiliser les électeurs. Ce qui n’est visiblement pas le cas, pour l’instant du moins.
Se pose alors la question de la crédibilité. Le RN, tout comme LFI, apparaissent comme utiles pour alerter sur des sujets, bousculer l’ordre établi, mais pas forcément pour gouverner. Quelle vision le parti de Marine Le Pen a-t-il de l’économie ? Sur quels réseaux, en cas de victoire, pourrait-il s’appuyer dans les milieux patronaux ? Dans la haute fonction publique ? A-t-il un objectif de gouvernement ? Autant de questions auxquelles il importe d’apporter des réponses avant de solliciter le suffrage populaire.
Rien n’est encore joué pour 2022. Tout est possible. La victoire est à notre portée. Le rejet de Macron est réel chez les électeurs, notamment chez les Gilets jaunes et ceux de la France Insoumise. Contrairement à 2017, une large majorité d’entre eux choisiront de voter Le Pen au second tour. A condition, bien sûr, que nous soyons présents pour le round final ! Il ne faudra donc pas éparpiller les candidatures. La division est notre pire ennemi. Toute candidature individuelle, comme celle de Jean-Frédéric Poisson, président du parti chrétien démocrate, représente un danger réel. Ne jouons pas avec le feu !