1er mai : l’État impuissant face aux casseurs

Bienvenue en Absurdie ! Travailleurs, travailleuses le 1er mai tout est permis. Casser les vitrines, vandaliser le mobilier urbain, bruler des voitures, piller les magasins et si des flics veulent vous en empêcher balancez leur tous les projectiles qui vous tombent sous la main. Surtout n’oubliez pas d’apporter des cocktails molotov. Le spectacle n’en sera que plus beau.

C’est ainsi que les professionnels du désordre s’en sont donné à coeur joie en ce premier jour du mois de mai où, partout dans le monde, on célèbre le travail. Il y a quelques années encore c’était l’occasion pour les syndicats de défiler, de se montrer, de s’affirmer. Certes leurs leaders n’étaient pas tous d’accord. Il arrivait que le front syndical soit désuni et que l’un des dirigeants choisisse de défiler en province plutôt qu’à Paris pour montrer sa différence. Mais la brouille n’était que de façade, pour les caméras et les photographes. La CGT était alors le premier syndicat et ses gros bras assuraient le service d’ordre. La police n’avait pas à intervenir.

Mais les choses ont bien changé. Le traditionnel défilé du 1er mai avec son côté festif et bon enfant est désormais relégué au second plan. Ce sont les casseurs qui font aujourd’hui l’actualité. Black blocs, anarchistes, antifas, gauchistes ils sont avant tout la haine des flics. Peu importe l’objet de la manifestation ils viennent pour en découdre avec les forces de l’ordre. On les a vus à l’oeuvre à Sainte-Soline contre les méga bassines, on les revoit à chaque manif contre la réforme des retraites. Ils étaient là pour le 1er mai à Paris, mais aussi à Rennes, à Lyon et dans d’autres villes.

Cette année ils se sont surpassés, si l’on peut dire, en considérant l’importance des dégâts qu’ils ont provoqué sur leur passage en s’attaquant à des boutiques et à des magasins pour les piller, comme à des banques et agences immobilières qu’ils ont vandalisées. Si le bilan des dégâts matériels considérable reste à évaluer, on sait par contre que la police a procédé à 540 interpellations. Mais surtout que 406 policiers et gendarmes ont été blessés, dont un CRS sérieusement brûlé au visage et sur tout le corps par un jet de cocktail molotov. A ce niveau d’intensité il ne s’agit plus de contestation mais de guerilla urbaine.

Les casseurs ont tous les droits

Face à ce déferlement de violence l’exécutif paraît dépassé. « Cette violence est intolérable » réagit Elisabeth Borne devant les députés. « On a passé un cap dans la violence » constate le préfet de police de Paris Laurent Nunez. Ont-ils pour autant l’intention de prendre des mesures pour empêcher ce déferlement de violence ? Comment comptent-ils renforcer la protection des forces de l’ordre face à la violence de l’ultra gauche ? Dans n’importe quel pays le gouvernement aurait immédiatement réagi avec fermeté en annonçant des mesures pour mettre hors d’état de nuire ces fauteurs de troubles. Pa s en France le pays où les casseurs ont tous les droits.

En réalité le gouvernement tremble. Il est même paralysé par la peur. Peur qu’un manifestant décède de ses blessures. Peur d’être mis en cause par le défenseur des droits. Peur de la réaction de la controleuse des prisons toujours prête à dénoncer des « atteintes aux droits fondamentaux ». Peur de la réprobation de la Ligue des droits de l’homme qui envoie des « observateurs » dont l’objectivité est contestable comme on l’a vu à Sainte-Soline. Peur d’être montré du doigt en Europe par la CEDH. D’ailleurs la France ne vient-elle pas d’être épinglée par le conseil des droits de l’homme de l’ONU pour « discrimination » et « violences policières » ! Quand on sait que c’est la Russie, le Vénézuela et l’Iran qui ont porté ces accusations on est en droit de sourire.

Alors le gouvernement a choisi de se hâter lentement. Dupont-Moretti et Darmanin disent réfléchir à une nouvelle loi anticasseurs. Mais ils se montrent prudents. Ils ont en mémoire qu’un précédent texte visant à interdire à certains manifestants de participer à des rassemblements a été en partie invalidé en avril 2019. La justice se fait-elle complice des casseurs ? « On interdit à des hooligans de venir dans des stades on doit interdire à des casseurs de venir en manifestation » souligne Gérald Darmanin. D’autant que les black blocs sont tous connus et facilement identifiables dans leur uniforme noir. Pourquoi le pouvoir qui n’a pas hésité à dissoudre le mouvement patriote « Génération identitaire » qui n’avait commis aucune violence à l’égard de qui que ce soit n’agit-il pas contre ceux qui sément le désordre dans le pays ?

En attendant ce sont les policiers et les gendarmes qui paient cher les conséquences de la politique gouvernementale. Ces hommes et ces femmes taillables et corvéables à merci qui doivent porter bien visible leur numéro matricule, comme étaient tenus de le faire à l’époque les bagnards, n’ont pas d’autre choix que d’obéir aux consignes de leur hiérarchie qui leur commande d’éviter le contact alors qu’ils préféreraient exercer leur mission de maintien de l’ordre face à des énergumènes déchainés qui sont venus pour tuer du flic.