Après la marche controversée contre l’islamophobie organisée dimanche dernier à Paris les catholiques n’auraient-ils pas aussi de bonnes raisons de se mobiliser ?
« Stigmatisation », « lois liberticides ». Les musulmans qui ont défilé dimanche dernier de la gare du Nord à la place de la Nation à l’appel d’associations islamiques dont le sulfureux CCIF (collectif contre l’islamophobie en France), voulaient dénoncer ce qu’ils ressentent comme une discrimination à leur égard. Sans entrer dans une polémique stérile on pourrait leur répondre que le meilleur moyen de s’intégrer serait de ne pas se distinguer par leur façon de s’habiller, de respecter les lois de leur pays et les règles de la vie en société.
Quant à parler d’islamophobie, ce mot valise inventé par les Frères musulmans, il devrait être banni du vocabulaire dans un pays laïc comme la France puisqu’il vise à jeter l’anathème sur ceux qui critiquent l’islam. Et par voie de conséquence les musulmans et leurs pratiques.
Qu’il y ait en France des actes anti musulmans, ce n’est pas contestable. Et la récente attaque contre la mosquée de Bayonne en est l’illustration. Mais pour un acte anti musulman il y a dix actes anti chrétiens. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, pour 2018 on a dénombré 1 063 actes visant des églises ou des cimetières. 541 actes anti sémites et 100 actes anti musulmans. Ces derniers sont en diminution régulière depuis 2010, il est important de le souligner, ce qui n’est pas le cas pour les actes anti sémites en augmentation de 73,9% sur l’année précédente. Quant aux actes dirigés contre la religion catholique ils ont été en hausse constante ces dernières années. Tags sur la porte ou les murs des édifices religieux, actes de vandalisme, vol d’objets sacrés, profanation de tabernacles, jusqu’à l’attaque à la voiture bélier de la cathédrale d’Oloron Sainte-Marie le 4 novembre dernier par des malfaiteurs encagoulés qui ont pillé une partie du trésor classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Deux poids, deux mesures
Si cette dernière affaire a été largement relayée par la presse et la télévision au niveau national, c’est bien sûr en raison de son caractère spectaculaire et, fort heureusement, exceptionnel. Pourtant, quotidiennement, des églises sont prises pour cible dans notre pays. Des dégradations, voire des profanations qui ne font que quelques lignes dans les pages intérieures des quotidiens régionaux. En comparaison, le moindre tag sur une mosquée fait la une des journaux. Pourquoi cette discrimination ? Ce deux poids deux mesures de la presse vis-à-vis des catholiques ?
Cela doit cesser ! Toucher à une église c’est atteindre au plus profond de l’identité de notre pays. L’église reste, même pour ceux qui ne la fréquentent que rarement, un symbole fort pour une ville et plus encore pour un village. Elle appartient à chacun de ses habitants. Elle garde le souvenir des événements heureux et malheureux de leur vie et témoigne de leur enracinement dans cette terre de chrétienté qu’est la France. En rattachant les habitants à leurs ancêtres, elle est le lien entre les générations.
Que font les pouvoirs publics face à ces actes anti chrétiens répétés ? Rien ou peu de choses en réalité. Le 13 février dernier, à la suite d’une vague de dégradations commises en quelques jours contre plusieurs églises à Maisons-Lafitte et Houilles (Yvelines), Dijon, Nimes ainsi qu’à la cathédrale de Lavaur (Tarn) le Premier ministre avait réagi : « Dans notre République laïque on respecte les lieux de culte. De tels actes me choquent et doivent être unanimement condamnés » s’était indigné Edouard Philippe. Pas de quoi dissuader les malfaisants de poursuivre leurs coupables activités !
Le 15 avril dernier, c’est le toit de Notre-Dame de Paris qui prend feu. Les images de l’effondrement de la flèche en flammes font le tour du monde. Chacun reste abasourdi et incrédule devant ce sinistre contre lequel luttent 600 pompiers avec l’énergie du désespoir. Comment un tel drame a-t-il pu se produire ? Pourquoi le système d’alarme ne s’est-il pas déclenché ? Pourquoi l’incendie s’est-il propagé aussi rapidement à toute la toiture ? Nombreuses sont les questions qui se posent alors que les tours de la plus célèbre cathédrale de France menacent de s’effondrer.
Chrétiens consternés
En ce début de semaine Sainte les chrétiens sont consternés. Nombre d’entre eux pensent à un acte terroriste quelques jours seulement après la tentative d’incendie volontaire à l’église Saint-Sulpice. Mais avant même qu’un expert ait pu pénétrer à l’intérieur de l’édifice religieux, le parquet de Paris évoque la piste accidentelle. La cathédrale, certes, était en travaux. Mais en début de soirée, heure à laquelle l’incendie s’est déclaré, les ouvriers étaient partis et les chalumeaux éteints comme le démontrera rapidement l’enquête de la police.
Peu importe, le procureur de la République de Paris continue à « privilégier la piste accidentelle ». Comme si l’on s’interdisait de chercher ailleurs ! Ce qui ne manque pas d’intriguer et de renforcer les soupçons des partisans de la piste criminelle. Force est de constater qu’après sept mois d’enquête on n’est guère plus avancé qu’au premier jour. Gageons que ce n’est pas demain que l’on connaîtra la vérité sur ce mystérieux incendie ! Et que si elle sort un jour, ce ne sera pas par la voix officielle. Les mensonges d’Etat, ce n’est pas que du cinéma !
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