Il est des rendez-vous dans l’histoire à ne pas manquer. Celui de dimanche est de ceux-là. Pas une voix ne doit manquer à Marine Le Pen.
Ce n’est pas parce qu’il est perçu comme arrogant, méprisant, narcissique que Macron est honni, mais parce qu’il n’aime pas la France ni les Français, ces « gaulois réfractaires » ! Qui est vraiment Macron ? Alors que s’achève son quinquennat à l’Elysée, bien malin est celui qui pourra répondre à cette question, Le président sortant reste un mystère. Porté au pouvoir en 2017 par une vague de dégagisme, le candidat de la République en marche s’est cru investi d’une mission messianique. Il a vu venir à lui ou est allé chercher tous ceux qui, à gauche comme à droite, n’avaient pas de convictions politiques bien affirmées, encore moins de fidélité à un parti, mais une soif de pouvoir et de reconnaissance.
Une manière de faire de la politique qui a pourtant ses limites. La crise des Gilets jaunes l’a contraint à descendre de son Olympe pour se frotter à la réalité, parfois rude, du terrain. Même au sein du gouvernement des désaccords sont apparus qui ont poussé des ministres de premier plan comme Nicolas Hulot en charge de la transition énergétique ou Gérard Collomb, premier flic de France, à remettre leur démission.
Dimanche prochain Macron sera opposé à Marine Le Pen. Un remake de 2017 ? Pas vraiment ! Si les protagonistes sont les mêmes, la situation est bien différente. Macron a désormais un bilan qu’il va devoir défendre. Ensuite la donne politique a changé. La société s’est droitisée. Le camp des patriotes qui rassemble souverainistes, identitaires et conservateurs s’est considérablement renforcé au cours de ces cinq dernières années. Surtout la candidate du Rassemblement national n’a plus rien à voir avec la Marine Le Pen de 2017. Son échec cuisant lors du débat du second tour l’a conduite à une remise en cause complète. Elle a lissé son image, adapté son programme notamment sur l’Europe et travaillé ses dossiers avec des experts dans chaque domaine. Bref elle s’est professionnalisée et se sent aujourd’hui prête pour exercer le pouvoir suprême.
Confronté à son bilan
Aussi le débat qui opposera ce mercredi soir les finalistes du second tour sera-t-il déterminant. Macron va être confronté à son bilan. Il ne pourra échapper aux attaques de son adversaire sur les problèmes posés par l’immigration incontrôlée, l’augmentation de l’insécurité et « l’ensauvagement de la société », une expression que Gérald Darmanin a fait sienne pour qualifier l’inquiétant niveau de la délinquance. Il sera aussi question de la menace islamiste toujours aussi présente. Qu’a fait le gouvernement pour lutter efficacement contre les prêcheurs de haine et les trafiquants de drogue qui pourrissent la vie des habitants des banlieues ? Les lois de la République ne sont plus respectées dans ces cités abandonnées où les interventions des forces de l’ordre provoquent régulièrement des émeutes. A quoi sert-il de voter des lois « sécuritaires » si elles ne sont pas appliquées ?
Face à la dégradation de la situation il faut des mesures fortes que le gouvernement n’a pas su ou voulu prendre. L’expulsion des criminels étrangers s’impose comme une priorité ainsi que la suppression des allocations aux familles de délinquants. Le regroupement familial ne doit plus être automatique. Il conviendra aussi de revenir sur le « droit du sol », cette aberration qui permet de fabriquer des Français de papier, pas de cœur. Des mesures indispensables à prendre en urgence face à la dégradation de la situation.
Il s’en est fallu de peu – 400 000 voix – pour que Mélenchon devance Marine Le Pen et accède donc en finale. Le leader de la France insoumise doit, en grande partie, sa spectaculaire progression au vote des musulmans en sa faveur. Selon un sondage Ifop, 69% des Français d’origine musulmane lui ont apporté leur soutien. En Seine-Saint-Denis il arrive en tête dans 37 des 40 communes obtenant plus de 60% des voix à Saint-Denis, Bobigny et Clichy-sous-Bois atteignant même le score de 65,72% à Villetaneuse. Une spectaculaire progression de 32 points par rapport à 2017. Demain c’est le vote musulman qui sera déterminant dans le choix du président de la République française. Il est d’ailleurs sans doute trop tard pour le déplorer. Le recteur de la grande mosquée de Paris a appelé ses fidèles à voter pour Macron. Il ne sera pas le seul à le faire. Un vote qui ne signifiera pas une adhésion au président sortant, mais un rejet de Marine Le Pen, surtout après la controverse sur le port du voile dans l’espace public.
Raison de plus pour que les électeurs de droite et les abstentionnistes se mobilisent et votent massivement pour la candidate du Rassemblement national. Le temps nous est compté : « Cinq ans de plus avec Macron c’est la fin de la France » assure Philippe de Villiers. Le candidat de la haute finance, du mondialisme, l’homme lige de l’état maastrichtien pour parler comme Michel Onfray est aussi celui qui aura aggravé les fractures dont souffre notre pays. Son obsession haineuse d’accoler systématiquement le qualificatif d’extrême droite à Marine Le Pen et au Rassemblement national est non seulement une insulte pour les huit millions d’électeurs qui ont voté pour ce parti, mais démontre aussi que Macron reste, à bien des égards, encore totalement dépendant du vieux monde dont il disait pourtant vouloir se débarrasser. Un politicien retors de la pire espèce !