Cazeneuve, rendez aux policiers ce que vous leur avez volé !

On croyait naïvement qu’avec la proclamation de l’état d’urgence et les efforts demandés aux policiers dans le cadre de l’opération Vigipirate, ceux-ci allaient bénéficier de primes exceptionnelles. Il n’en est rien. Bien au contraire!

L’administration vient en effet de supprimer à certaines catégories de policiers l’avantage spécifique d’ancienneté (ASA). Un système de bonification à la prise d’échelon mis en place en 2001  destiné à attirer en région parisienne les policiers affectés dans des « quartiers urbains où se posent des problèmes sociaux et de sécurité particulièrement difficiles ». Outre une augmentation plus rapide des salaires, l’ASA a aussi l’avantage de maintenir dans leur poste les jeunes fonctionnaires de police tentés de revenir dans leur région d’origine.

Mais le tribunal administratif vient de remettre en cause cet avantage suite à des protestations de policiers de province. C’est ainsi qu’un décret paru au Journal officiel du 16 décembre 2015 a exclu du bénéfice de l’ASA les policiers des directions spécialisées, des services centraux, du renseignement, du RAID, de la police judiciaire ou de la Sûreté territoriale. Ils sont quinze mille au total a être ainsi « sanctionnés ». Seuls les policiers affectés dans les commissariats des départements de la région parisienne continueront à bénéficier de cette allocation. « Une décision prise sans concertation ni communication » déplore un responsable syndical. Pourquoi avoir retiré cet avantage aux policiers des services spécialisés parisiens qui sont en première ligne pour lutter contre le terrorisme et les phénomènes de radicalisation ? Tout simplement pour le donner à d’autres policiers.

L’argent ne manque pas

Ils sont quinze mille de 161 circonscriptions de province à pouvoir désormais bénéficier de cet avantage. On déshabille Pierre pour habiller Paul. Evidemment la mesure passe très mal chez les policiers de la région parisienne qui en divers endroits ont entamé des actions de protestation en pratiquant la grève du zèle comme à Roissy. « On a déjà du mal à trouver des volontaires pour l’investigation, ça ne va pas s’arranger! » lâche un enquêteur de la Police judiciaire.

Une décision incroyable ! Du jamais vu dans la fonction publique où l’on ne touche jamais aux avantages acquis. Et qu’on ne nous parle pas d’une question financière. L’argent ne manque pas. La preuve ? Un étranger peut bénéficier à l’âge de 65 ans d’une allocation vieillesse de 800 euros par mois même s’il n’a jamais travaillé et donc jamais cotisé en France. Autre exemple, les retraités tunisiens se sont vu octroyer depuis le 1er janvier une prime complémentaire de 550 euros par mois s’ils touchent une pension égale ou inférieure à 6 600 euros par an. Et l’on pourrait allonger cette liste.

Alors de grâce, monsieur Cazeneuve, rétablissez au plus vite l’ASA à ces policiers de terrain qui chaque jour exposent leur vie pour la sécurité des citoyens. Et si vous n’êtes pas capable de vous faire entendre du ministre des Finances, alors démissionnez !