Qu’on arrête de nous raconter des histoires ! De nous prendre pour des sots et des naïfs. Notre pays va mal, et même très mal et ceux qui le dirigent ont feint jusqu’à présent de l’ignorer en maintenant les Français dans l’illusion.
Le 24 août dernier, Macron a pourtant donné l’impression qu’il prenait soudainement conscience de la dure réalité. « Je crois que ce que nous sommes en train de vivre est de l’ordre d’une grande bascule ou d’un grand bouleversement » a-t-il déclaré en préambule du conseil des ministres. La solitude du fort de Brégançon où il a passé ses vacances loin du tumulte et des tracas du quotidien elyséen lui a sans doute été bénéfique. Elle lui aura sans doute permis de retrouver une certaine lucidité. Sans doute aussi les prévisions pessimistes du Fonds monétaire international (FMI) évoquant « des perspectives de plus en plus sombres et incertaines » pour l’économie mondiale l’ont conduit a changer radicalement de discours. « Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance » a-t-il lancé devant ses ministres médusés avant d’enfoncer le clou : « C’est aussi la fin des évidences. Et c’est aussi la fin – pour qui en avait – d’une forme d’insouciance ». Ceux-ci avaient encore en mémoire les propos enthousiastes du début de l’été où Macron se voulait résolument optimiste sur un avenir qui s’annonçait radieux, vantant une économie française particulièrement attractive se réindustrialisant à toute vitesse avec une croissance supérieure au reste de la zone euro tout en ayant une inflation nettement plus faible. Une douche froide, en cet été brûlant, à laquelle ils ne s’attendaient pas !
Car l’avenir ne s’annonce pas rose. Loin s’en faut ! Les projections économiques du FMI pointent les risques de « famines et de troubles sur une grande échelle » du fait de l’envolée du prix des denrées alimentaires, de « rationnement de l’énergie » avec la guerre en Ukraine et la menace « d’une inflation demeurant obstinément élevée ». Des prévisions aussi inquiétantes que déprimantes qui ne sont pas de nature à rassurer les dirigeants ni les populations condamnées à subir les événements. Faut-il pour autant rester les bras croisés et se refuser à agir ? Certainement pa ! Or, force est de constater que Macron, tout comme son prédécesseur d’ailleurs, agit plus en observateur, en commentateur qu’en décideur alors qu’il a été élu pour diriger le pays. « Un chef c’est fait pour cheffer » disait Chirac. L’actuel chef de l’Etat, préfère fuir les tempêtes que les affronter, comme c’est le cas aujourd’hui avec la gréve dans les raffineries qui provoque de graves problèmes d’approvisionnement des stations-services. Un conflit lancé il y a trois semaines qui est en train de désorganiser complètement le pays avec toutes sortes de conséquences pour les particuliers, comme pour l’activité des entreprises, notamment dans le domaine des transports. « Pas de panique ! » rassure Macron qui se refuse à intervenir dans ce conflit social. Il se contente de lancer des « messages d’appel au calme », en appelant « à la responsabilité les directions et les représentants des salariés… pour que ces négociations salariales aboutissent et ne pénalisent pas les Français ». Difficile de faire plus sobre ! Le pays risque la panne sèche, mais ce n’est pas de son ressort.
Déclassement économique et social
Comment s’étonner, dés lors, qu’avec de tels dirigeants la France continue à dégringoler dans tous les domaines ? En cinquante ans notre économie est passée du 4e au 7e rang mondial. La croissance qui s’élevait à 6% dans les années soixante-dix n’a cessé de diminuer depuis. Elle était encore de 2,2% dans les années quatre-vingt. Elle n’était plus que de 0,3% depuis 2010 pour devenir nulle fin 2019.
La désindustrialisation doublée d’une sous compétitivité ont contribué au déclassement économique et social de notre pays dont la balance commerciale est devenue largement déficitaire pour atteindre 125 milliards d’euros en 2022. Si l’on ajoute à cela l’envolée de la dette qui est passée de 17% du PIB en 1972 à 85% en 2010 pour atteindre 113% en 2021, on comprend le déclin de notre pays au niveau européen et sa perte d’influence sur le plan international.
Bien sûr que Macron ne peut être tenu pour responsable de toutes les erreurs politiques et économiques qui ont conduit à la paupérisation de notre pays passé en un demi-siècle du 10e au 23e rang en terme de richesse par habitant, mais qu’a-t-il fait pour enrayer cette dégringolade ? Otage des écologistes pendant son premier quinquennat il avait promis la réduction progressive du nucléaire au profit de sources d’énergie renouvelables-comme les éoliennes qui enlaidissent nos paysages et dont personne ne veut-avant de faire machine arrière en fin de quinquennat et d’annoncer la mise en chantier de six EPR. Mais entre temps il a fermé la centrale de Fessenheim. Une décision absurde autant que démagogique dont on mesure aujourd’hui les conséquences avec les restrictions demandées aujourd’hui sur la consommation électrique qui demain nous seront imposées. Doit-on encore croire au progrès ?