Jamais avare de promesses, il aime se faire valoir sur les plateaux de télévision. Il sait aussi hausser le ton en fonction des circonstances. Mais les Français ne croient plus aux belles paroles, ils attendent des actes.
Face à une insécurité de plus en plus préoccupante ils réclament plus de fermeté et d’autorité de la part de l’Etat.
Le meurtre barbare de la petite Lola, 12 ans, à Paris par une Algérienne en situation irrégulière a bouleversé le pays. Au-delà de l’émotion suscitée par les circonstances particulièrement révoltantes de ce drame se pose, une nouvelle fois, la question de l’application des lois de la République. Comment se fait-il que la meurtrière présumée âgée de 24 ans qui était entrée en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant se trouvait toujours dans notre pays six ans plus tard alors que son titre de séjour n’avait pas été renouvelé à son expiration ? Ce n’est qu’au mois d’août dernier, alors qu’elle s’apprête à prendre l’avion que l’on découvre qu’elle est en situation irrégulière. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui est alors notifiée. Elle a un mois pour s’y soumettre mais n’en tiendra pas compte.
Que risque-t-elle d’ailleurs ? Elle sait les difficultés qu’a la France pour expulser les étrangers indésirables. « Alger refuse de réaccueillir les algériens en situation irrégulière en France » confirme Xavier Driencourt ancien ambassadeur de France en Algérie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre janvier et juillet 2021 sur les 7 731 OQTF ordonnées par les tribunaux français, seulement 22 ont été exécutées, soit à peine 0,2%. Un chiffre ridicule. L’Algérie, tout comme le Maroc, la Tunisie ou le Mali, refuse de délivrer des laisser-passer consulaires, un document sans lequel aucune expulsion n’est possible. Pour cette année, 8 000 demandes ont été faites par Paris auprès du gouvernement algérien. Une vingtaine seulement ont été acceptées. Comment se satisfaire d’une telle situation ? A quoi servent donc les visites ministérielles en Algérie ou celle du président de la République lui-même pour ne rien obtenir, si ce n’est des humiliations ? En représailles la France a décidé de réduire de moitié le nombre des visas délivrés pour l’Algérie et le Maroc. Une mesure plus symbolique qu’efficace politiquement. Il eut été autrement préférable de ne délivrer les visas qu’au compte-goutte. Un visa délivré pour un laisser passer obtenu. Notre pays aurait ainsi montré qu’il n’était plus disposé à tout accepter.
Une nouvelle loi sur l’asile et l’immigration
Mais Macron n’a pas dit son dernier mot, parait-il. L’autre soir, à la télévision il a annoncé qu’il voulait « durcir les règles » afin que « 100% des OQTF soient exécutées » avec la nouvelle loi sur l’asile et l’immigration qui doit être présentée au premier semestre de l’année prochaine. Comment compte-t-il s’y prendre ? Mystère. Le magicien garde ses secrets pour lui. En attendant c’est le contribuable qui paye les factures. Un étranger en situation irrégulière placé en centre de rétention administrative coûte chaque jour 690 euros. Un chiffre révélé par Dominique Simonnot la contrôleure générale des lieux de privation de la liberté. Jusqu’à quand nos finances nous permettront-elles de supporter le poids de cette immigration incontrôlée ?
Darmanin a promis qu’il voulait « rendre impossible la vie des OQTF en France ». On attend avec beaucoup de curiosité et un certain scepticisme la manière dont il compte s’y prendre ! Car il ne suffit pas de voter des lois, encore faut-il qu’elles se montrent efficaces dans leur application. On pourrait déjà lui suggérer d’abroger la scandaleuse loi Valls du 31 décembre 2012 qui dépénalise le séjour irrégulier d’un étranger sur le sol français. Une loi qui depuis dix ans empêche les policiers de placer en garde à vue une personne en situation irrégulière. Un appel d’air dont ont pu profiter les clandestins du monde entier qui doit cesser.
Il faudra aussi et surtout que toutes les dispositions soient prises pour empêcher que se reproduise la rocambolesque affaire de l’imam Hassan Iquioussen qui depuis trois mois nargue et ridiculise notre pays à travers son ministre de l’Intérieur. Non seulement ce prêcheur de haine marocain est parvenu à se soustraire à l’arrêté d’expulsion en se réfugiant en Belgique au nez et à la barbe des autorités françaises, mais il a obtenu de la justice Belge le droit de ne pas être remis à la France. De surcroît il se pose aujourd’hui en victime et attaque Darmanin pour diffamation publique. La présentation faite de lui par le ministre de l’intérieur comme étant « un délinquant, un fuyard et un séparatiste » ne lui convenant pas, tout comme l’affirmation : « Mr Iquioussen qui a des choses à se reprocher, s’est soustrait à la décision de justice ». C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. si le prédicateur islamiste en instance d’expulsion avait été mieux surveillé, il n’y aurait pas eu d’affaire Iquioussen !