En finir avec l’école des cancres !

Sortir l’école de l’ornière sera l’une des priorités de la prochaine majorité présidentielle. Le quinquennat qui s’achève aura contribué à démolir un peu plus l’enseignement dans notre pays. Il est grand temps que l’on s’occupe enfin d’instruire nos enfants. L’avenir de notre pays en dépend.

Le problème ne date pas d’hier. En 1987, un rapport de la direction de l’évaluation(DEPP) du ministère de l’Education nationale relevait que des élèves de CM2 faisaient en moyenne 10, 6 fautes d’orthographe sur une dictée de 25 lignes. En 2007, pour la même dictée, la moyenne passait à 14,3 fautes. Huit ans plus tard, la côte d’alerte était atteinte avec une moyenne de 18,7 fautes, soit quasiment une faute par mot. A ce stade on est dans l’illettrisme de masse !

Méthodes de lecture globale ou semi-globale, diminution des heures de cours de français. Les raisons de cet effondrement de l’orthographe chez les collégiens sont nombreuses. Les conséquences en sont dramatiques. Chaque année de 150 000 à 180 000 jeunes sortent des établissements scolaires sans aucune qualification. Un énorme gâchis pour ces laissés pour compte d’un système éducatif inadapté comme pour la société incapable d’assurer l’avenir de ses propres enfants.

Le classement international PISA 2016 publié le 6 décembre dernier n’a rien d’encourageant. Il place la France au 26e rang sur 72 pays membres ou non de l’OCDE. Dans cette évaluation qui porte sur les sciences, faite sur un échantillon représentatif des 29 millions de jeunes de 15 ans scolarisés, c’est Singapour qui remporte la palme devant le Japon. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont ex-aequo à la 15e place. A l’exception de l’Italie à la 34e place tous les pays européens sont devant nous. La France obtient en plus le bonnet d’âne en matière d’inégalité des chances. Un comble pour notre pays qui investit chaque année un peu plus pour l’Education nationale !

Un budget de prés de 100 milliards

Pour 2017 le budget du ministère sera de 92,49 milliards dont 68,4 pour l’Education nationale et 23,85 pour l’enseignement supérieur et la Recherche. C’est le premier budget de la nation. Il a plus que doublé en euros constants depuis les années 80. Paradoxalement on compte aujourd’hui 459 600 élèves de moins qu’en 1991 alors qu’il y a 247 000 enseignants de plus. Au total l’Education nationale c’est 1 418 744 personnes dont 512 087 administratifs (hors personnels de restauration). Une commission d’enquête parlementaire qui a examiné de prés les comptes de ce ministère a constaté que 37664 salariés apparaissaient dans la colonne « dépenses de personnel », mais personne n’a pu vraiment pu dire qui ils étaient et ce qu’ils faisaient. « Il faut dégraisser le mammouth » avait lancé Claude Allégre en 1997. Une formule choc qui avait provoqué la colère des enseignants et valu au ministre de l’Education nationale de Lionel Jospin de quitter le gouvernement.

Dans ses rapports successifs la Cour des comptes épingle depuis des années l’Education nationale. Elle pointe en particulier l’organisation du système éducatif « qui ne permet pas d’atteindre les objectifs qui lui sont fixés ». Mais François Hollande n’a cure de ces mises en garde. Il y a trop d’enseignants ? Qu’à cela tienne ! Comme annoncé dans son programme il va créer au cours de son mandat 60 000 postes d’enseignants supplémentaires. Comme s’il suffisait d’augmenter le nombre de professeurs pour obtenir de meilleurs résultats scolaires !

Refonder notre système éducatif

Non, il est grand temps d’arrêter cette folie et de refonder notre système éducatif! Un travail de titan qui aura comme objectif premier de redonner ses lettres de noblesse à la profession d’enseignant qui n’attire plus les vocations et décourage ceux qui l’exercent. Pourquoi ? Parce que les professeurs sont mal payés et souffrent d’un manque de considération.

Notre système éducatif ne s’est pas remis du traumatisme de mai 68 ! SOS éducation le souligne : il faut « remettre la transmission des savoirs au cœur de la mission de l’école, et donc revaloriser le mérite, l’excellence, l’autorité ». Alors faut-il imposer aux élèves de porter un uniforme comme le propose François Fillon, le candidat de droite à l’élection présidentielle ? Ce symbole aurait l’avantage de gommer les différences sociales entre les élèves et de supprimer les signes d’appartenance religieuse. Une majorité de Français s’y montre aujourd’hui favorable, même si certains, surtout à gauche, préfèrent parler de « tenue scolaire » plutôt que d’uniforme. Il faudra aussi rappeler aux élèves les principes de base : le respect des enseignants, la discipline en classe et la présence obligatoire aux cours. Vaste programme direz-vous ? C’est pourtant la condition première du redressement de notre système éducatif.

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