Une véritable frénésie de mariages entre communes touche l’Eure-et-Loir. Pas moins de seize villes et villages ont fusionné le 1er janvier pour donner naissance à six communes nouvelles. Ainsi le département d’Eure-et-loir qui comptait 401 communes l’année dernière n’en compte plus que 391 aujourd’hui. Un mouvement qui n’est pas prés de s’arrêter.
C’est la loi Pélissard du 16 mars 2015 qui a fortement incité les communes à se rapprocher. Des mariages dictés d’abord par des impératifs financiers. L’aide de l’Etat aux collectivités territoriales est en diminution chaque année. La baisse sera de 30% d’ici 2017. « On ne se regroupe pas pour faire plus, mais pour faire face à une situation qui sera difficile » explique Yves Marie, maire de Gallardon, une commune de 3 500 habitants.
Pour convaincre les élus de l’intérêt de fusionner les communes, l’Etat leur a promis une belle carotte fiscale : le gel pendant trois ans du niveau de leur dotation. Mieux, les communes nouvelles entre 1000 et 10 000 habitants pourront bénéficier d’une bonification de 5% de la dotation globale de fonctionnement (DGF) jusqu’en 2018. Enfin elles seront prioritaires pour l’attribution de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR). Autant d’arguments qui ont convaincu les élus, même les plus récalcitrants, de sauter le pas pour envisager d’entrer dans une entité plus vaste. Tout en sachant que les habitants ne seraient pas tous d’accord avec leur décision…
Mais un autre argument a fait fléchir les maires. Un argument plus politique celui-là. Dans la perspective des futures grandes communautés de communes actuellement en gestation, plus la commune est importante, plus on a de chances de se faire entendre. C’est aussi ce qu’ont compris les maires de certaines villes. (voir encadré Chartres métropole).
Enfin, la fusion des communes va se traduire par une mise en commun des moyens, des locaux municipaux, du personnel. L’addition des budgets des anciennes communes permettra de réaliser d’indispensables travaux d’entretien, de sauver une école, d’entretenir la voirie etc… Reste à savoir comment cela se passera dans la pratique ? Comment harmoniser les relations entre les équipes municipales, entre les personnels communaux, sans oublier l’esprit de clocher des habitants attachés au nom de leur village ?
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