Peut-on imaginer un bouleversement politique sans un changement en profondeur de l’intelligentsia de notre pays ?
La haine anti-française ne connaît pas de limites. Paradoxalement alors que la France n’a jamais été aussi à droite, l’élite intellectuelle est atteinte d’un virus contre lequel il n’y a pas de vaccin. Obscurantisme et négationnisme semblent être les caractéristiques de cette maladie importée des Etats-Unis que l’on appelle le wokisme à l’origine de la cancel culture cette culture de l’annulation qui vise à éliminer, au propre comme au figuré, tout ce qui n’est pas conforme à la cause que l’on défend. Elle se manifeste par une intolérance à l’égard des opinions divergentes qui sévit depuis quelques années dans les universités et les grandes écoles où l’on écarte systématiquement celles et ceux qui n’entrent pas dans le moule de la pensée unique.
Dernière victime en date de cette haine, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles. Le journaliste qui était invité à Sciences Po le 9 novembre par une association d’étudiants s’est vu refuser l’accès de l’établissement d’enseignement supérieur par la direction de l’IEP. Geoffroy Lejeune est jugé « trop à droite » et ses idées sont dérangeantes. Cette même direction n’avait vu aucun inconvénient, par contre, à la venue de Jean-Luc Mélanchon et de Philippe Poutou. Une manifestation d’intolérance plutôt surprenante pour l’institut de la rue Saint-Guillaume qui est, par vocation, un lieu de débat. Un refus du pluralisme plutôt inquiétant dans une démocratie.
Autre exemple de cette intolérance, la diffusion le 15 novembre par France 3 Occitanie d’un documentaire intitulé Beaucaire, ville française. Ce film qui à l’origine devait s’appeler Beaucaire laboratoire de la haine, a été dénoncé par la mairie (RN) de cette ville du Gard comme un « outil de propagande politique partial et à sens unique ». Sa réalisatrice Sonia Kichah qui n’en est pas à son coup d’essai -on lui doit notamment quelques court-métrages comme « Identités voilées » ou « Voyage en Beurgeoisie » – a voulu, parait-il, faire une « plongée dans les entrailles » de cette cité antique dirigée par le Rassemblement national depuis 2014. Elle a seulement omis de donner la parole aux élus et notamment à son maire Julien Sanchez, dont la liste a été reconduite dès le premier tour aux dernières municipales avec 60% des voix. Un manquement aux règles déontologiques les plus élémentaires pour ce documentaire partisan coproduit et diffusé par France 3 Occitanie qui a valu à la station régionale toulousaine une plainte de la municipalité auprès du CSA pour discrimination.
La haine de soi
L’audiovisuel public qui vit grâce à l’argent des contribuables abrite en son sein la fine fleur de l’intelligentsia gauchiste. Des journalistes, des producteurs, des réalisateurs qui, comme Laure Adler, l’ancienne directrice de France culture ont été imprégnés dès l’adolescence par la lecture des œuvres de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir. Enfermés dans leurs certitudes, imperméables à toute autre pensée que la leur, ils se forgent un monde à eux bien éloigné de la réalité quotidienne. Franz-Olivier Giesbert l’a appris à ses dépends l’autre jour sur France 5. Quelle n’a pas été sa surprise de devoir se défendre de l’accusation, ô combien infamante, de racisme au sujet de son dernier livre Le sursaut une histoire intime de la Ve République. FOG raciste ? Vous voulez rire ? Et bien non ! Figurez vous que le journaliste a écrit : « J’habite Marseille ville monde où je suis heureux, mais souvent quand je me rends à pied à la gare Saint-Charles en passant par la Canebière, j’ai le cœur serré parce que je n’ai entendu personne ou presque parler français ».
Laure Adler s’inquiète de ce passage de l’ouvrage : « Ben c’est bizarre de dire ça… je trouve ça tendancieux, vous êtes blanc quoi et fier de l’être… Il n’y a pas assez de blancs autour de vous ! ». Comme s’il fallait maintenant s’excuser de parler français en France ! Comme s’il fallait aussi s’excuser d’être blanc. Interloqué par cette sortie incongrue, l’éditorialiste en est resté penaud.
Ce n’est d’ailleurs pas d’aujourd’hui que l’audiovisuel public baigne dans cette véritable haine de soi, ce dénigrement culturel, cette auto-flagellation permanente. Il suffit de se souvenir de ce que déclarait Delphine Ernotte le 23 septembre 2015, un mois tout juste après sa nomination à la présidence de France télévisions. « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et çà, il va falloir que cela change !». Et elle a tenu parole ! Dans les mois et les années qui ont suivi des têtes sont tombées, comme celle de l’animateur Julien Lepers en janvier 2016, puis en mai 2017 celle de David Pujadas qui présentait depuis 16 ans le JT de France 2. Ont suivi en juin les départs de William Leymergie l’infatigable animateur de Télématin depuis 32 ans, de Georges Pernoud qui avec Thalassa créée 37 ans plus tôt détenait le titre de la plus ancienne émission de la télévision. Frédéric Taddei quittera à son tour la chaîne en juin 2018. Il sera suivi en octobre par Patrick Sébastien l’inusable animateur de l’émission « Le plus grand cabaret » depuis 22 ans. Des départs qui ont provoqué des remous au sein des équipes de France 2 et des protestations d’indignation chez les téléspectateurs. En vain ! la guillotine n’a épargné personne ! Et Delphine Ernotte a été reconduite à la tête de France télévisions en juillet 2020 pour un nouveau mandat de cinq ans.
Quand elle reviendra aux affaires la droite patriote devra commencer par donner un grand coup de balai idéologique à ces élites dévoyées qui ont trahi la France dans sa tradition multi-séculaire de liberté et de générosité.