Nouvel épisode dans l’interminable feuilleton Juppé contre Les Républicains. Inconsolable depuis sa défaite aux primaires de la droite, le maire de Bordeaux ne sait plus quoi faire pour ne pas sombrer dans les oubliettes médiatiques. En présentant le 15 janvier ses vœux à la presse, il a fait un nouveau pas vers la démission du parti en annonçant qu’il « prenait du recul » et qu’il ne paierait pas cette année sa cotisation.
Un geste qui pourrait paraitre anecdotique mais qui est symbolique de l’ambiguïté du personnage. Voilà des mois qu’Ali Juppé fait entendre sa petite musique, mettant en garde contre les risques de dérive droitière des Républicains. Face à la candidature de Wauquiez présenté comme ultra favori pour la présidence du parti il avait suscité celle de Maël de Calan. Le résultat de l’élection du 10 décembre dernier sera sans appel. Wauquiez recueillera 74,64% des voix, tandis que le protégé de Juppé n’en obtiendra que 9,25%.
A l’opposé de l’attitude d’un Xavier Bertrand qui avait démissionné dés le lendemain de l’élection du nouveau président des Républicains, Juppé a choisi de distiller son venin par petites doses, par sadisme peut-être, par orgueil surtout, comme pour montrer qu’il gardait encore un pouvoir de nuisance, qu’il était toujours présent sur l’échiquier politique et qu’il fallait encore compter avec lui. Pauvre vieux clown qui ne s’est pas aperçu que l’ancien monde a vécu et que de nouveaux acteurs sont venus occuper le devant de la scène !
En fait tout oppose les deux hommes, symboles de deux droites irréconciliables. Qu’il s’agisse de la question de l’Europe ou de l’attitude à adopter vis-à-vis du Front national. Mais par-delà ce que Juppé considère comme des « lignes rouges à ne pas franchir », qu’y-à-t-il de commun entre l’islamophile Juppé mondialiste et pro-immigrationniste assumé et le président du parti Les Républicains défenseur de la nation, de l’identité de la France, de la transmission de ses valeurs, opposant déclaré à l’immigration massive et adversaire déterminé de l’islamisme ? Quant au plan sociétal faut-il rappeler l’opposition de Wauquiez au « mariage pour tous » tout comme à la PMA et la GPA ?
Gêne manifeste
« La droite est de retour ! » avait lancé le nouveau président des Républicains au soir de son élection. Une droite se revendiquant de droite, débarrassée des tabous de l’ancien monde. Il entendait ainsi se démarquer de l’autre droite, celle d’Ali Juppé, tellement soumise aux diktats de la bien pensance qu’elle avait fini par en oublier ses fondamentaux.
Qui ne se souvient de la gêne manifeste du maire de Bordeaux invité en octobre 2014 de l’Emission politique « Des paroles et des actes » ? A l’époque il est le favori des sondages pour la désignation du candidat de la droite à l’élection présidentielle et tout va bien pour lui dans l’émission jusqu’au moment où Pujadas lui montre un tableau résumant les propositions très fermes adoptées en 1990 par la droite RPR-UDF lors des Etats-Généraux de Villepinte : Fermeture des frontières, suspension de l’immigration, prestations sociales réservées aux seuls français, incompatibilité entre l’islam et nos lois. « C’est le programme du Front national. A l’époque vous étiez secrétaire général du RPR et vous avez voté pour » lui rappelle cruellement l’animateur. Stupéfait, quasi sonné Ali Juppé reste sans voix avant de murmurer « Sans doute, mais je pense que c’était une erreur ».
Ces quelques mots suffisent à qualifier l’homme politique, mais aussi le système dont il a été un rouage essentiel pendant 40 ans. De reniement en renoncement ces politiciens girouettes nous ont conduits là où nous en sommes aujourd’hui. Un pays livré à l’invasion migratoire, aux exactions, à l’insécurité, aux menaces terroristes et confronté à la perspective d’une guerre civile. Un pays surendetté, au bord du gouffre qui laisse les sans-abris mourir de froid dans les rues de Paris et héberge les clandestins dans des centres d’accueil installés dans les villages contre la volonté des élus et de leurs habitants.
Et lorsque les patriotes réagissent, s’insurgent, on n’hésite pas à leur interdire le droit de manifester dans la rue. On les menace de procès en brandissant des lois liberticides, bref on leur retire toute possibilité d’expression alors qu’ils ne font que se défendre face à la dégradation de la situation de leur pays.
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