Pour remettre sur pied une France mal en point il faudra beaucoup de courage et de volonté politique car la tâche s’annonce rude et difficile.
La France est en déclin. Ce constat unanime et implacable est partagé par 62% des Français selon un récent sondage CSA pour Cnews. Un pourcentage qui s’élève à 82% chez les électeurs de droite. La France va mal, les Français le ressentent, se désespèrent, crient leur colère chez eux, dans la rue ou dans les urnes. En vain ! Nos dirigeants, de gauche comme de droite constatent depuis des années que les voyants ont viré au rouge sur le tableau de bord de notre pays. Ils n’ont pourtant rien fait pour changer de cap. Comme s’ils étaient frappés d’impuissance devant la catastrophe qui s’annonce.
Il y a bien longtemps que la France a renoncé à sa « grandeur » passée. L’époque où elle servait de modèle à toute l’Europe. C’était sous le règne des Bourbons. Elle parvint à tenir son rang et à se faire respecter jusqu’au milieu du 20e siècle face à une Allemagne anéantie et divisée suite à la défaite de 1945. Pourtant 70 ans plus tard les vaincus ont relevé la tête et tiennent la dragée haute aux autres pays européens. Ils sont les grands gagnants de l’union européenne et la création de l’euro comme monnaie unique a dopé leur économie.
La France qui sous Giscard d’Estaing était la seconde puissance économique mondiale n’a cessé de décliner. Elle occupe aujourd’hui le cinquième rang juste derrière l’Allemagne selon le site Statista Research Department. Faut-il s’étonner du déclassement progressif de notre pays ? La France, vieille nation industrielle, a subi de plein fouet la mondialisation. Incapables de résister à la concurrence des pays asiatiques ses usines ont fermé les unes après les autres ? Pour rester compétitives les grandes entreprises du secteur automobile, notamment, ont dû délocaliser une partie de leur production à l’étranger. Chaque année pendant trente ans, plusieurs dizaines de milliers d’emplois industriels ont ainsi été perdus.
Recréer un tissu industriel
Aujourd’hui – et c’est l’un des rares effets bénéfiques de la pandémie – les pouvoirs publics, notamment devant la pénurie de masques et de médicaments, ont compris qu’il fallait recréer un tissu industriel en relocalisant les entreprises sur notre sol. Un retour à la souveraineté industrielle que le chef de l’Etat voudrait retrouver avec « France 2030 » un plan d’investissement de 30 milliards d’euros sur cinq ans pour développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir en France.
Pour éviter le déclassement économique du pays Macron a fait le choix d’investir dans des secteurs de pointe comme le numérique, l’industrie verte, la biotechnologie, l’espace et la santé afin de « redevenir une grande nation d’innovation ». Dommage qu’il n’ait pas annoncé en même temps un allégement des charges pour les entreprises ! Ce qui aurait permis, en abaissant les coûts de production, de les rendre plus compétitives, tout en favorisant l’emploi et en redonnant du pouvoir d’achat aux consommateurs.
Nous n’en sommes pas là ! En cette période préélectorale le président-candidat a sorti son carnet de chèques. Tel le Père Noël il distribue des cadeaux budgétaires à un rythme effréné. Marseille, les agriculteurs, les policiers, les indépendants, le chèque énergie… A chaque jour de nouvelles dépenses alors que la France est surendettée. « Une fois qu’on a passé les bornes il n’y a plus de limites ». Macron a fait sienne, sans doute, cette célèbre citation d’Alphonse Allais. Pour preuve le projet de loi de finances pour 2022 prévoit un bond de 116 milliards d’euros de la dette publique qui devrait atteindre 2950 milliards d’euros. Une hausse de 762 milliards depuis 2017. Rien que ça ! En mettant un banquier d’affaires à la tête du pays les Français espéraient, inconsciemment, qu’il s’attaquerait à la dette en rognant sur les dépenses publiques. Que Nenni ! L’hôte actuel de l’Elysée n’a pas fait mieux que ses deux prédécesseurs. Il s’est comme eux largement affranchi de la règle des 3%, pourtant l’un des cinq critères de convergence de Maastricht qui exige que le déficit public annuel n’excède pas 3% du produit intérieur brut (PIB) et la dette publique 60% du PIB. On en est loin ! Et l’on comprend pourquoi la France qui subit régulièrement les remontrances de Bruxelles veuille obtenir de l’Union européenne la suppression de ces critères contraignants.
Le « quoi qu’il en coûte » de Macron risque de nous coûter cher en effet. L’argent n’est pas gratuit. Il faut rembourser la dette. Qui s’en préoccupe ? « En 2022 c’est un montant total de 260 milliards d’euros, soit la bagatelle de 712 millions par jour que l’ Etat devra emprunter sur les marchés pour financer son déficit budgétaire et rembourser les emprunts arrivant à échéance. Il n’y a pas que les chiffres du Covid qui donnent le vertige » s’insurge Pierre-Antoine Delhommais (Le Point du 30/09/21). Avec une dette qui ne cesse d’enfler les contribuables français d’aujourd’hui, mais aussi leurs descendants n’ont pas fini de payer la prodigalité de leurs dirigeants !