La macronie en déroute ne sait plus à quel saint se vouer

A un an de la fin de son mandat Macron est aux abois. La macronie craque de partout. Après la révolte des Gilets jaunes suivie de la calamiteuse gestion de la pandémie du Covid-19 c’est aujourd’hui l’armée qui sonne le tocsin devant l’état de dégradation du pays.
Une situation pourtant largement prévisible dès l’élection de ce candidat atypique qui n’était pas issu du sérail, mais du monde de la haute finance et des affaires. Un président au discours disruptif qui voulait faire de la France une « start-up nation ». Un président au programme politique flou qui se voulait « et de droite et de gauche ». Un président qui se dissimulait derrière la paradoxale formule du « et en même temps ». Mais surtout un président mondialiste et favorable à l’immigration dont le régalien était le cadet de ses soucis. « Moi je ne vais pas inventer un programme de lutte contre le terrorisme dans la nuit » avait-il lâché en avril 2017.
Le voilà aujourd’hui confronté à la réalité du pouvoir. Emeutes dans les cités, rivalité entre bandes, attaques terroristes. « Si je suis battu par Marine Le Pen ce sera sur le régalien. C’est là qu’on sera jugé, pas sur les réformes économiques et sociales » avait-il confié à des proches en juillet 2019. Propos prémonitoires ? La sécurité sera un enjeu majeur de la présidentielle pour 86% des Français d’après un sondage de l’Ifop. Un bon spectaculaire de 26 points en un an qui porte la thématique sécuritaire à un niveau jamais atteint depuis mars-avril 2002. On se souvient du choc provoqué à l’époque dans l’opinion par l’affaire « Papy Voise », du nom de ce vieil homme frappé et rançonné chez lui. Le drame survenu entre les deux tours de l’élection présidentielle avait hissé Jean-Marie Le Pen en finale face à Jacques Chirac.
Les Français sont inquiets devant la dégradation de la situation de leur pays. En dépit d’un arsenal de lois sécuritaires ils ont le sentiment que les politiques sont impuissants à régler la question. Ils se désolent de la perte d’autorité de l’Etat et constatent l’insuffisance de la réponse pénale face aux actes de délinquance. Ils sont 58% à soutenir la fameuse « tribune des généraux », cette lettre ouverte à nos gouvernants qui pointe le « délitement » de la société française. Un constat que tout le monde peut faire mais qui a néanmoins provoqué des réactions d’indignation de certains à gauche, mais aussi de la clique macronesque au pouvoir qui s’est vautrée dans le ridicule en traitant les signataires de « factieux », de « séditieux », voire de « putschistes », pire encore d’« ennemis de la République ».

Propos irresponsables

Des propos outranciers, totalement irresponsables de ces « planqués », Florence Parly, ministre des Armées, poussant l’ignominie jusqu’à réclamer des « sanctions » contre ces hauts gradés de l’armée française aujourd’hui à la retraite. Pour qui se prend-elle cette énarque socialiste qui a usé ses talons dans les cabinets ministériels pendant que ceux qu’elle accuse aujourd’hui risquaient leur vie pour servir la France ? Des menaces qui ont eu pour conséquence de renforcer le mouvement de protestation. D’une vingtaine de généraux à l’origine, ils sont plus de cinquante à avoir signé cette lettre ouverte. Quand aux haut-gradés, officiers et sous-officiers, leur nombre est passé d’un millier à plus de 24 000 aujourd’hui. Une liste qui s’allonge de jour en jour. La rupture entre le pouvoir et son armée est bel et bien consommée ! Macron n’accepte pas les critiques. Surtout si elles viennent du camp des patriotes. Génération identitaire en est l’illustration. Pas étonnant qu’il ait perdu 18 points en six mois dans l’électorat de droite !
Si la lettre ouverte des généraux publiée par Valeurs actuelles le 21 avril a fait grand bruit, grâce, il faut bien le dire, à la levée de boucliers au sein du gouvernement, mais aussi au soutien de Marine Le Pen, il est un document-sans rapport avec l’autre selon ses rédacteurs-qui est passé plutôt inaperçu. Réalisé par seize généraux du Cercle de réflexion interarmées(CRI) ce dossier de 21 pages qui a été adressé le 14 avril à tous les groupes parlementaires est tout aussi alarmant dans ses conclusions: « Une guerre hybride nous a été déclarée, elle est multiforme et s’achèvera au mieux sur une guerre civile, ou au pire sur une cruelle défaite sans lendemain ».

Réaction éruptive

Les auteurs de ce rapport, parmi lesquels figure Henri Roure, ex premier adjoint de Jean Castex à la mairie de Prades, réclament « une stratégie globale contre l’islamisme et l’éclatement de la France ». Sont-ils eux aussi des « factieux », des « ennemis de la République » lorsqu’ils se prononcent pour une « stratégie multidimensionnelle » et dénoncent l’islamisme, l’immigration, la bi-nationalité et la perte de repères de la jeunesse ? Faut-il les considérer comme des « séditieux » lorsqu’ils écrivent : « Une guerre hybride a commencé contre l’Europe et la France. Il faut forger les armes psychologiques, sociologiques, morales, éducatives, juridiques et pénales pour la conduire et la gagner » ?
On comprend mal la réaction éruptive de ces ministres de circonstance. Veulent-ils cacher aux Français la gravité de la situation dans laquelle est plongé notre pays ? Car eux ne l’ignorent pas. Ils sont bien informés par tous les services de l’Etat. Ils connaissent les dangers qui menacent la France et chacun de nous. Mais ils préfèrent cacher la vérité et dénoncer les lanceurs d’alerte. Ils auront à rendre des comptes avec d’autres, le moment venu, au peuple Français sur cette trahison. L’exaspération monte dans le pays. Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fera tomber la fièvre !