L’heure est à la mobilisation. Les scrutins des 12 et 19 juin vont revêtir une importance capitale. Il est indispensable que les valeurs et les idées que nous défendons soient représentées à l’Assemblée nationale. Il faut que le camp des patriotes se fasse entendre !
Nous avons déploré dans ces colonnes que le Rassemblement national et Reconquête ne soient pas parvenus à un accord pour présenter un candidat commun dans les 577 circonscriptions.
Alors que les partis de gauche ont réussi en deux semaines le tour de force de mettre leurs différences sous le tapis pour présenter un front commun sous l’étiquette NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale), nous arrivons à ces élections plus divisés que jamais. « La droite la plus bête du monde » (dixit Guy Mollet) est de retour. Mais avait-elle vraiment disparue ? Car qui durant des décennies a refusé tout accord avec le Front national ? Qui a préféré soutenir un candidat de gauche pour empêcher l’élection d’un élu patriote bien placé pour l’emporter ? Aujourd’hui cette droite paye son irresponsabilité dans les urnes comme on l’a constaté à la présidentielle où Valérie Pécresse n’est même pas parvenue à atteindre le seuil des 5% nécessaire pour obtenir le remboursement des frais de campagne. Où est passée la puissante UMP rebaptisée les Républicains qui a fait la pluie et le beau temps sous la Ve République ?
Mais la roue tourne, et aujourd’hui cette « droite de gouvernement » est en pleine déconfiture. Il n’y a guère encore que Gérard Larcher pour demander, sans trop y croire d’ailleurs, « un débat après les élections législatives » au sein des Républicains. « Nous avons à réimaginer comment nous sommes ensemble… Cela va nous permettre de repartir sur des bases saines » espère-t-il. Il faudrait déjà que les dirigeants de ce parti stoppent l’hémorragie de leurs élus vers la sphère macroniste ! L’appétit de pouvoir est, il est vrai, sans limite pour nombre de politiciens ! Que valent les principes et les valeurs face à la perspective d’une défaite aux législatives quand ce n’est pas l’espoir d’un portefeuille ministériel ?
Face à une gauche éclatée et laminée aux présidentielles qui a repris du poil de la bête en acceptant les conditions d’un émule des dictateurs d’Amérique latine. Confrontée à un président de la République honnie par une grande partie de la population et qui doit sa réélection, le 24 avril dernier, à une campagne de re-diabolisation du Rassemblement national, la droite nationale dont les sondages assurent qu’elle est majoritaire dans le pays doit se rassembler dans l’unité et dépasser les querelles de personnes qui n’intéressent pas les électeurs mais font les délices de ses adversaires.
Elle doit impérativement retrouver une dynamique avec des propositions fortes sur les dossiers qui préoccupent les Français à commencer par le pouvoir d’achat, l’âge de départ à la retraite, la sécurité des biens et des personnes ainsi que la politique d’immigration. Le nouveau quinquennat commence bien mal. Le changement annoncé par Macron ne va pas dans le bon sens. Comment comprendre le maintien de Dupont-Moretti comme Garde des Sceaux, ministre de la Justice quand on connaît les sautes d’humeur et la pensée gauchisante de l’ex-avocat qui trouvera toujours des excuses aux délinquants et se montrera impitoyable envers les policiers mis en cause ? Comment expliquer la nomination à l’Education nationale de Pap Ndiaye dont on a tout lieu de craindre qu’il prenne l’exact contre-pied des orientations prises par son prédécesseur Jean-Michel Blanquer alors qu’il aurait fallu, au contraire, les renforcer dans l’intérêt des élèves.
Même si l’on sait que depuis l’adoption du quinquennat en 2002 les législatives sont une réplique de la présidentielle. Les électeurs offrant une majorité au chef de l’Etat qu’ils ont choisi quelques semaines plus tôt. Les conditions mêmes de l’élection de Macron pouvaient laisser espérer que le « troisième tour » allait permettre de rétablir un certain équilibre entre les forces politiques. Cet espoir s’est malheureusement évanoui avec la désunion de la droite. Les sondages promettent aux partisans du chef de l’Etat entre 300 et 350 élus, alors qu’il lui suffira des voix de 289 parlementaires pour gouverner sans partage. Que pèsera l’opposition face à ce bloc de godillots ? Combien la droite nationale aura-t-elle d’élus ? Disposera-t-elle d’un groupe parlementaire, c’est-à-dire d’au moins 15 députés ? Pour l’heure il est prématuré de faire des prévisions. Ce qui est certain, c’est qu’elle aurait pu être beaucoup plus forte sans ces divisions.