Eh oui, nous aurions tant souhaité que ce Noël 2019 soit une parenthèse de joie, de douceur, de bienveillance, une oasis de bonheur dans cette France en ébullition !
Nous aurions tant souhaité que les Français, ceux qui croient au Ciel comme ceux qui n’y croient pas, prennent le temps de souffler, de déposer le fardeau de leurs soucis quotidiens pour se réunir, toutes générations confondues, autour de la table familiale. Qu’elle soit ou non abondamment garnie, l’essentiel étant dans les retrouvailles et le partage !
Car le temps de Noël est sacré, en France, comme dans tout le monde chrétien. Cette fête où l’on célèbre dans l’allégresse la naissance de l’enfant Jésus dans la crèche, fait partie de nos traditions, de notre patrimoine culturel. C’est la magie de Noël qu’on voit briller dans les yeux émerveillés des enfants qui se précipitent pour découvrir les jouets que le Père Noël a déposé au pied du sapin.
C’est la « trêve des confiseurs » que la IIIe république laïque avait inscrite dans le calendrier. Une courte période en fin d’année pendant laquelle les députés qui s’étaient écharpés avec délice durant les sessions parlementaires mettaient en sourdine leurs querelles politiciennes. Une trêve dont l’origine remonte au moins au Moyen-Age, aux alentours de l’an 1000, où l’on parlait alors de « Trêve de Dieu » et que Louis IX, le futur Saint-Louis avait institutionnalisée, interdisant aux seigneurs de guerroyer au moment des fêtes religieuses. L’Eglise brandissant même l’arme de l’excommunication pour les contrevenants.
C’est ce même esprit de Noël qui animait les soldats allemands lorsque, le 25 décembre 1914 à Ypres (Belgique), ils sont sortis de leurs tranchées garnies d’arbres de Noël pour s’avancer en chantant Stille Nacht (Douce nuit ) vers les positions tenues par les Britanniques, les Belges et les Français. Spectacle incroyable, inimaginable de fraternisation entre ennemis. Un véritable miracle de Noël que ce bref cessez-le-feu pendant lequel ces féroces soldats sont redevenus les hommes qu’ils étaient quelques mois plus tôt. Ils ont discuté, échangé des cadeaux et organisé le lendemain un match de foot dans un paysage ravagé par les tirs d’obus. Comment ne pas songer en cet instant à la citation de Saint Luc « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » !
Décréter un cessez-le-feu
Mais y a-t-il encore des hommes de bonne volonté parmi ceux qui sont aujourd’hui aux responsabilités dans notre pays ? N’y a-t-il personne pour s’emparer d’un clairon et décréter un cessez-le-feu, appeler à une trêve dans ce conflit mortifère qui oppose le gouvernement aux syndicats sur la réforme des retraites ? Une telle initiative grandirait celui qui aurait le courage de la prendre ! Il serait regardé comme un sage par l’opinion et sa voix porterait au milieu de la cacophonie ambiante.
Mais qui se soucie encore du bien commun qui a rassemblé le peuple français au fil des siècles, à travers d’innombrables épreuves, et qui a fait de notre pays une nation forte et respectée dans le monde ? Le pacte de solidarité s’est délité au cours des dernières décennies. La confiance en l’autre a disparu. L’individualisme a pris le pas sur l’intérêt général. Et dans cette France déliquescente de ce 21e siècle le chacun pour soi est devenu la règle !
A qui la faute ? « Le poisson pourrit toujours par la tête » dit un proverbe chinois. Et le fait est que l’élite est loin d’être exemplaire. Le cas de Jean-Paul Delevoye en est une nouvelle fois l’illustration. Accusé de conflit d’intérêts pour sa participation à d’innombrables organismes – il reconnaît treize mandats dont certains généreusement rémunérés – celui qui était en charge au gouvernement de la réforme du régime des retraites avait tout bonnement « omis » de les déclarer à la haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Manque de rigueur
On reste confondu devant ce manque de rigueur de la part de ce fin connaisseur des rouages de l’Etat qui n’hésitait pas à donner des leçons de morale. « Tout dirigeant doit être exemplaire. Nul n’est au-dessus des lois » déclarait-il notamment le 17 octobre 2018. Un manquement grave à ses obligations légales dont il a tiré les conséquences en donnant sa démission du gouvernement. Une fois de plus-une fois de trop- cette affaire jette le discrédit sur la probité de nos élites.
Comment respecter des responsables politiques qui ne se montrent pas, eux-mêmes, respectueux de la fonction qu’ils occupent et qui devraient, par définition, donner l’exemple ? Comment reprocher à des syndicalistes de défendre les intérêts des salariés de leur branche professionnelle ? Ils ont été élus pour ça !
Ce qui est, en revanche, inacceptable, c’est ce chantage exercé sur la fête de Noel par des cheminots-notamment les conducteurs de trains- accrochés à des privilèges d’un autre âge qui s’autorisent à prendre en otage des millions de voyageurs en ce moment de l’année où les familles dispersées peuvent enfin se retrouver pour partager des moments de vrai bonheur, de joies simples, de tendre complicité avec leurs enfants et petits-enfants.
Nous ne voulons pas croire que ces hommes et ces femmes qui sont aussi des parents, et pour certains des grands-parents, puissent ainsi gâcher cette belle fête de Noel. Ce serait une véritable honte pour notre pays qui a tant besoin de retrouver l’unité et la paix dans un monde troublé et incertain soumis à la menace du terrorisme islamique !
Dans cet esprit nous vous souhaitons un très joyeux Noël et de belles fêtes de fin d’année… et vous donnons rendez-vous l’année prochaine.
2 comments on “Nous aurions tant aimé fêter Noel dans la joie et la paix !”
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