Des scènes de chaos qu’on n’aurait jamais imaginé. Ce samedi 16 mars restera gravé dans la mémoire collective des Français. Les champs Elysées dévastés, c’est la France qu’on assassine !
Car les Champs-Elysées sont la vitrine de la France, avec ses boutiques de mode, ses restaurants branchés et ses magasins de luxe qui font rêver et attirent les touristes du monde entier. La plus belle avenue du monde qui participe au rayonnement et au prestige de la capitale. Et c’est cette image que des émeutiers nihilistes ont voulu dégrader, avilir, profaner.
Un spectacle insupportable de saccages, de déchainement de haine, de défoulement collectif qui s’est déroulé en direct sous les yeux de millions de téléspectateurs médusés, abasourdis, choqués, scandalisés, révoltés. Envahis aussi par la honte. Rien ne justifie que l’on s’en prenne à des biens pour les détruire. Que l’on vandalise pour exprimer sa haine de la société. La violence n’est pas la solution au malaise qui s’exprime dans le pays à travers les gilets jaunes.
Si l’on comprend la colère de certains, la détresse de ceux dont le quotidien n’est pas tenable, la volonté de changement de beaucoup, la réponse ne se trouve pas dans le désordre. La France, faut-il le rappeler aux casseurs, est le pays des lumières et des droits de l’Homme.
Tout aussi grave, sinon plus, est l’affaissement du sens moral que l’on a pu observer avec le pillage des commerces éventrés. Des gilets jaunes qui approuvent la mise à sac du Fouquet’s. D’autres qui exhibent devant les caméras, tels des trophées, des objets dérobés dans les magasins vandalisés qu’ils emportent comme autant de « souvenirs ».
Et que penser de ce policier en service occupé à remplir tranquillement un sac de vêtements après le saccage de la boutique du Paris Saint-Germain avec la complicité passive de ses collègues qui font semblant de ne rien voir ?
Il y a vraiment quelque chose de pourri dans notre société en pleine décadence. Le pacte républicain a volé en éclats devant le règne du chacun pour soi. L’individualisme social a remplacé la conscience collective qui était le ciment de notre société.
Géant aux pieds d’argile
Le navire France part à la dérive. Le gouvernement dépassé par les événements ne sait comment redresser la barre. La République est-elle un « géant aux pieds d’argile » pour qu’elle ne puisse venir à bout de quelques centaines de casseurs ? Une certaine vision angélique pétrie d’un humanisme universel qui place le respect de la vie et de la dignité humaine au centre de ses préoccupations s’est substituée progressivement à l’autorité de l’Etat.
Le mot même d’autorité parait offensant aux oreilles de certains héritiers de mai 68. Et pourtant, sans autorité il n’y a pas de hiérarchie, ni de système de valeurs. Encore faut-il que l’autorité soit acceptée et reconnue par tous. C’est son respect qui est à la base de toute vie sociale, sinon le pays glisse lentement mais sûrement vers l’anarchie.
Mais pour être respectée, encore faut-il que l’autorité soit respectable. Or, malheureusement, ceux qui à la tête de l’Etat devraient donner l’exemple, ont gravement manqué aux devoirs de leur fonction. Qui n’a en tête le « casse-toi pov’con » de Sarkozy et les frasques amoureuses de Hollande ? Avec Macron l’image du président de la République a été encore un peu plus abîmée. On se souvient de l’incroyable et scandaleuse exhibition de danseurs afro-américains LGBT sur le perron de l’Elysée devant un couple présidentiel en extase lors de la fête de la musique 2018. Ou encore de l’étonnante photo d’un Macron tout sourire aux Antilles, entouré de deux éphèbes torse nu dont l’un fait un doigt d’honneur devant l’objectif.
Quel respect peut-on avoir pour un président de la République qui absout les dérapages d’un Benalla jusqu’à se désigner comme « le seul coupable » en mettant au défi (les juges ?) de venir le chercher ? Quel patriote n’a pas ressenti de la honte lorsque ce même Macron accuse l’armée de la France de s’être rendue coupable de « crimes contre l’humanité » en Algérie? Comment ne pas s’insurger lorsque à la tribune de l’ONU, le chef de l’Etat critique son « pays qui a fait beaucoup d’erreurs, de mauvaises choses » faisant ainsi allusion à la torture et à la mort du jeune mathématicien communiste Maurice Audin complice du FLN? Comment respecter un président de la République qui se réclame d’un« universalisme chevillé au corps» et qui n’a pas de mots assez durs et méprisants pour son peuple?
A la traîne de la zone euro
Voilà près de deux ans que Macron a été élu sur la promesse de redresser le pays en diminuant la dette de l’Etat et la dépense publique et en faisant reculer le chômage. Force est de constater que les principaux indicateurs économiques n’ont guère frémi depuis son arrivée. La France reste toujours à la traîne de la zone euro pour le chômage. La consommation des ménages stagne. Quant à la dette publique elle enfle inexorablement chaque jour pour dépasser aujourd’hui les 2 300 milliards d’euros et frôler les 100 % du PIB.
Mais cela n’empêche pas nos gouvernants de continuer d’accueillir sur notre sol et de soigner toute la misère du monde. Le budget de l’aide médicale d’Etat (AME) réservée aux étrangers sans-papiers a augmenté de 108 millions d’euros en 2018 pour atteindre 943 millions, ce qui représente 2 551 euros par bénéficiaire. Quant à l’accueil des mineurs isolés – qu’on qualifie aujourd’hui de mineurs non accompagnés (MNA) – de 2500 en 2005, leur nombre est passé à 25 000 en 2015 pour un budget global qui atteignait 1,9 milliard fin 2017.
Autant d’argent qui aurait pu servir à l’entretien de nos routes nationales, à empêcher la fermeture de classes et la disparition des services publics dans les communes ou bien encore à soutenir des projets industriels. Car nous en sommes arrivés là ! On a beau être le pays le plus imposé au monde nos gouvernants n’arrivent plus à boucler les fins de mois. Et pour cause !
Où est donc ma France des années 60 qui débordait de vitalité, d’inventivité et d’audace. Celle du plein emploi et des semaines de 40 heures. Du développement du réseau autoroutier et des bouchons sur la route des vacances qui voyait tout en grand et rayonnait dans le monde entier. Celle qui a lancé sur les mers le France, le plus grand paquebot du monde, et rapproché l’Europe des Etats-Unis avec le mythique Concorde. Sans parler de cette colossale entreprise que fut la construction du gigantesque aéroport de Roissy. Aujourd’hui ma France s’est rétrécie. Elle a perdu son prestige noyée dans une Union européenne qui lui a fait perdre son âme. C’est pourquoi, oui, j’ai vraiment mal à ma France!
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