Pourquoi l’Etat s’acharne-t-il autant contre la famille ?

L’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules qui va être prochainement débattue à l’Assemblée nationale s’inscrit dans un processus de déconstruction de la société dont la famille est la pierre angulaire.

Un travail de sape qui ne date pas d’hier et dont il faut chercher les racines dans les revendications des féministes gauchistes de mai 68. Le couple et la famille sont alors la cible des revendications les plus extrémistes. Les utopies libertaires dénoncent « le mariage bourgeois » comme une aliénation de la femme. Ces hystériques n’hésitent pas à parler de son « exploitation » qu’elles assimilent à « un travail domestique imposé aux femmes sans rétribution ».

C’est évidemment la place de l’homme, comme chef de famille qui est visé par ces revendications outrancières. Pourtant, le 4 juin 1970, sous le septennat de Georges Pompidou, le législateur va mettre fin au patriarcat. Un vote des députés qui bouleverse le droit familial qui n’avait guère évolué depuis son origine. La notion de chef de famille disparaît au profit de la coparentalité. Désormais l’éducation de l’enfant sera confiée à la mère comme au père. C’est le fondement de l’égalité homme-femme. L’origine des revendications des féministes que l’Etat va encourager en créant un ministère ad hoc.

Dérive sociétale

Une dérive sociétale dont le pouvoir se rend complice sinon acteur et qui conduit à une véritable discrimination vis-à-vis des hommes. Ainsi la loi de mars 2002 qui reconnait l’égalité des droits du père et de la mère est restée lettre morte dans les faits. Les juges aux affaires familiales, des femmes en grande majorité, privilégient souvent la mère pour la garde alternée des enfants lors d’un divorce. Priorité leur est donnée pour l’éducation des enfants surtout si ceux-ci ont moins de trois ans ce qui est souvent le cas. Une décision néanmoins contraire à la loi de 2002 sur l’égalité parentale conjointe.

Cette éviction partielle, voire totale, du père dans l’éducation de l’enfant n’est pas sans conséquence sur son évolution future. 75% des délinquants juvéniles sont issus de familles monoparentales. Qu’en sera-t-il demain pour les enfants élevés par deux femmes ou une mère célibataire ?

Nos dirigeants politiques bien intentionnés semblent vouloir délibérément ignorer les écueils de cet avenir forcément radieux. Portés par une idéologie prétendument progressiste héritière de mai 68 ils s’emploient à déconstruire sciemment notre société en sabotant la cellule familiale qui en est la base. « De toutes les institutions ébranlées par mai 68, la famille est celle qui a le mieux résisté car elle a su en digérer le désordre » écrit dans La Croix François de Singly, sociologue de la famille.

Un demi-siècle plus tard, le rêve de Cohn-Bendit et de ses amis gauchistes va devenir réalité. La famille traditionnelle telle que nous la connaissons depuis toujours, composé d’un père d’une mère et de leurs enfants fera figure d’exception. Comme un résidu de « l’ancien monde » en quelque sorte que l’on traitera avec un certain mépris. Et tout cela se déroule sous nos yeux dans une indifférence quasi-générale. Une révolution silencieuse à laquelle nous assistons, passifs et résignés.

A contre-courant du politiquement correct l’essayiste Laetitia Strauch-Bonart dénonce (Le Point 29 août 2019) : « L’Etat macronien… n’est pas tant libéral ou libertaire, comme on l’entend si souvent, que profondément interventionniste. En particulier il prétend mieux savoir que nous ce qui est bon pour nous et mieux que les parents ce qui est bon pour leurs enfants ». Ainsi, était-il utile de légiférer sur « l’interdiction des violences éducatives ordinaires », autrement dit la fessée ou la gifle administrée par les parents à leurs enfants ? (loi du 2 juillet 2019).

Garant des libertés publiques

La famille représenterait-elle un danger, voire une menace pour l’Etat ? Au lieu d’être le garant des libertés publiques et le protecteur des citoyens le pouvoir s’emploie à les contrôler toujours davantage. Et cela, bien entendu, pour notre bien. On l’a bien vu avec la limitation de la vitesse à 80 kms/h sur les routes, comme avec la loi sur les « Fake news » du 22 décembre 2018 qui vise la « manipulation de l’information » en période électorale. Une loi présentée comme « protectrice » par ses partisans mais que l’opposition et les associations de journalistes ont qualifiée de « liberticide ». Car elle place, en réalité, la presse sous le contrôle permanent des autorités.

L’Etat ne défend pas nos intérêts mais le sien. Dans un ouvrage paru en 1982, The Subversive Family qui sera traduit en français trois ans plus tard sous le titre « La famille subversive », l’historien britannique Ferdinand Mount n’hésite pas à écrire : « La famille est une organisation subversive. En fait c’est l’organisation subversive par excellence et la seule permanente. La famille est la seule institution qui, tout au long de l’histoire, et de nos jours encore, se soit attachée à spolier l’Etat. La famille est l’ennemi constant et persistant de toutes hiérarchies, églises et idéologies ». Bref, un authentique contre-pouvoir que l’Etat tente de placer sous sa coupe en rognant toujours un peu plus sur son autonomie.

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