En cette période de rentrée et à quelques mois d’une échéance présidentielle qui s’annonce cruciale pour notre pays, il est indispensable de poser les questions qui nous paraissent essentielles pour l’avenir.
Et d’abord pourquoi la France qui était la deuxième puissance économique mondiale dans les années soixante-dix a-t-elle dégringolée à la sixième place ? Que s’est-il passé en un demi siècle pour que ce pays qui s’était relevé du désastre de la guerre pour renouer avec la prospérité soit aujourd’hui au fond du gouffre avec une dette phénoménale de 2739 milliards d’euros, soit 118,2% du PIB. Un niveau d’endettement jamais atteint qui creuse chaque année un peu plus le fossé avec l’Allemagne. Certes, le « quoi qu’il en coûte » aura alourdi l’endettement public de 300 milliards depuis mars 2020 avec les mesures de soutien de l’économie liées à la crise sanitaire et le plan de relance, mais force est de constater que Macron n’a pas fait mieux que ses prédécesseurs pour réduire le taux d’endettement de la France.
Et pourtant la France détient le triste record du pays le plus taxé au monde, avec les prélèvements obligatoires les plus massifs, selon l’OCDE. Il est aussi de tous les pays industrialisés celui où les dépenses publiques sont les plus élevées. Mais où passe l’argent ? Pas dans les hôpitaux délaissés depuis trop longtemps par les gouvernements successifs de droite comme de gauche et qui ont montré leurs limites avec la crise sanitaire. Pas dans la recherche puisque nos scientifiques, faute de moyens, doivent partir à l’étranger pour poursuivre leurs travaux. Pas dans la justice où la réforme voulue par Nicolas Sarkozy a provoqué en 2010 la disparition de 400 juridictions avec pour conséquence un engorgement des tribunaux. Pas non plus aux Impôts où prés d’un millier de trésoreries et centres de finances publiques, soit la moitié du total, auront été fermés sous Macron au grand dam des contribuables. Ne parlons même pas de la culture, éternelle parent pauvre de nos gouvernants alors que nombre de nos magnifiques églises et monuments classés nécessitent des travaux de restauration importants.
Et que dire de la SNCF contrainte de supprimer des lignes dites « non rentables » dans les régions où le train est pourtant indispensable ou de la Poste qui réduit les horaires d’ouverture de ses bureaux dans nos campagnes avant de les fermer pour les remplacer, au mieux, par des agences postales ? Une liste que l’on pourrait encore allonger tant les domaines laissés en déshérence par les pouvoirs publics sont nombreux.
Système éducatif à l’agonie
Mais soyons juste, s’il est un domaine où l’Etat n’hésite pas à investir l’argent du contribuable, c’est l’éducation nationale qui est de loin le premier poste de dépenses avec un budget en constante augmentation qui était de 52 milliards en 2021. C’est sans compter, en effet, que les pouvoirs publics déversent des milliards pour la scolarité des élèves et ce depuis des années. Pour quels résultats ? Selon le dernier classement Pisa de 2019 la France occupe la 26e place sur 70. Or nous avons le niveau de dépenses le plus élevé par élève. Cherchez l’erreur ! Notre système éducatif est à l’agonie. Il faut le réformer entièrement. « On a un problème majeur d’éducation nationale » reconnaît François Bayrou, haut commissaire au plan qui occupa le fauteuil du ministère de la rue de Grenelle de 1993 à 1997.
Une situation plus que préoccupante pour l’avenir même de notre pays. Un déclin éducatif particulièrement sensible dans le domaine des mathématiques. Publiés fin 2020 les résultats 2019 de l’enquête Timss qui compare au niveau international les performances en mathématiques et en sciences des élèves de différents pays sont alarmants : la France se retrouve en bas du classement. Un véritable effondrement au fil des années. Quand on sait que dans les années 90 la France figurait parmi les premiers pays d’Europe en terme d’évaluation des performances mathématiques des élèves, il y a de quoi être amer. D’autant que le nombre d’heures consacrées à l’enseignement des mathématiques est le plus élevé chez nous avec 182h contre une moyenne de 156h pour l’Europe.
Si la chute du niveau en mathématiques est particulièrement spectaculaire, et inquiétante pour l’avenir avec la perspective sombre d’un déclassement économique de la France, nos chères têtes blondes rencontrent aussi des difficultés croissantes en lecture et en compréhension de l’écrit. En 15 ans leur capacité à interpréter un texte a chuté de 21% selon la dernière enquête de référence Pirls. « L’éducation nationale qui était, à juste titre, notre fierté, est en train de se déliter sous nos yeux. Ce qui me choque, c’est que… cela ne provoque pas de réaction de la part des Français » se lamente Valérie Pécresse dans le Point (2 septembre).
Comment redresser la barre d’un navire en perdition qui fait eau de toutes parts ? Le prochain président de la République aura du pain sur la planche.
Il ne devra pas hésiter à utiliser les grands moyens pour tenir fermement le gouvernail et remettre de l’ordre dans notre pays afin qu’il retrouve l’éclat et le rayonnement qu’il a connus dans le passé. Cela nécessitera évidemment du courage et de la détermination. Des qualités qui font aujourd’hui cruellement défaut chez nos politiques !