Ah ! ils ont bonne mine les socialistes ! Eux qui sont toujours prêts à donner des leçons à tout le monde, les voilà pris la main dans le sac à tripatouiller les chiffres de la participation à la primaire. Lamentable ?!
Et tout çà pour tenter de sauver la face d’un parti qui n’est plus que l’ombre de lui-même ! Car voilà des années que le bateau socialiste prend l’eau de toutes parts. L’élection de François Hollande à la présidentielle de 2012 avait donné l’impression que le PS était encore un grand parti. Ce n’était qu’une illusion ! Hollande avait été élu, non pas pour son programme, mais par rejet de Sarkozy.
Car voilà bien longtemps que les ouvriers et les employés ont quitté les rangs du Parti socialiste pour rejoindre le Front national ou bouder les urnes. Devant la fuite de cet électorat traditionnel, le Think tank Terra nova, avait suggéré aux dirigeants socialistes de se tourner vers les immigrés, ces Français de papier dont le vote est très majoritairement orienté à gauche.
Si la stratégie a bien fonctionné en 2012, le quinquennat a été une suite de déconvenues pour cet électorat de remplacement. Le pire, sans doute, étant l’adoption par l’assemblée nationale de la loi sur le mariage des couples homosexuels. Un traumatisme pour ces immigrés, musulmans en grande majorité, qui a marqué la rupture avec le pouvoir socialiste.
Fossoyeur du PS
« La gauche peut mourir » présageait Manuel Valls en juin 2014 devant le Conseil national du PS. Force est de constater que l’ancien Premier ministre s’est employé avec application à cette tâche. Un travail systématique et méthodique pour vider de sa substance ce parti créé en 1971 au congrès d’Epinay. Fossoyeur du PS il comptait bien en tirer les fruits électoraux en… 2022.
Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme il l’imaginait. François Hollande a choisi d’abandonner le gouvernail de ce nouveau Titanic. Une décision logique du fait de son impopularité et du manque de résultats. En revanche personne n’avait imaginé la défection, pour ne pas dire la désertion, d’Emmanuel Macron. Le jeune ministre de l’Economie qui devait tout à François Hollande dont il avait été le conseiller prenait le large avec assurance entraînant avec lui nombre d’élus et de dignitaires socialistes.
Pris au dépourvu par ce « frondeur de droite », devancé au premier tour de la primaire par le frondeur de gauche Benoit Hamon, Manuel Valls voit subitement son horizon politique s’assombrir. Un scénario qu’il n’avait pas anticipé et qui le mets dans tous ses états. Pour sortir de cet impasse, au moins faudrait-il qu’il l’emporte dimanche ! Cela relèverait pourtant du miracle…ou du bourrage des urnes ! Une improbable bouée de sauvetage qui n’empêchera pas le naufrage attendu du PS aux prochaines élections !