Ouh là là ! Quel raffut ! Il a suffit d’une tribune d’officiers généraux à la retraite dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles pour déclencher une crise d’hystérie au sein du gouvernement et de la classe politique.
Ces militaires – généraux, haut gradés, officiers, sous officiers soit plus d’un millier au total – n’ont pourtant rien écrit de choquant. Ils expriment simplement leur lassitude d’assister au « délitement qui frappe notre patrie ». Ils désignent comme adversaire « l’islamisme et les hordes de banlieue ». Ils appellent les dirigeants français « à trouver le courage nécessaire à l’éradication de ces dangers » par une application sans réserve des lois qui existent déjà. Certes ils n’y vont pas par quatre chemins en dénonçant « les silences coupables du gouvernement », mais ne sont-ils pas en phase avec l’immense majorité de l’opinion en décrivant une situation que tout un chacun peut constater ?
86% des Français placent la lutte contre l’insécurité et contre le terrorisme en tête de leurs préoccupations pour la prochaine élection présidentielle. Un chiffre en augmentation de 26% par rapport à mai 2020 d’après un récent sondage de l’Ifop pour le Journal du dimanche. La France est en souffrance depuis des années et rien n’est fait par nos gouvernants successifs pour la guérir. La première décision à prendre serait, bien sûr, de stopper cette immigration incontrôlée qui ne cesse de pourrir la vie de nos concitoyens au quotidien par des incivilités, des insultes, des vols, des agressions, des meurtres ou des attentats comme on vient encore d’en avoir la tragique démonstration avec l’assassinat de Stéphanie au commissariat de Rambouillet par un djihadiste tunisien entré clandestinement en France en 2009 et régularisé dix années plus tard alors qu’il aurait dû être expulsé manu militari dès son entrée sur le territoire national si la France avait conservé le contrôle de ses frontières.
Apprentis djihadistes
Pareille situation ne peut plus durer. Le ras-le-bol est à son comble chez les policiers victimes au quotidien d’attaques de ces bandes de jeunes apprentis djihadistes qui font la loi dans les cités des banlieues livrées à l’islam radical. Comment accepter que des policiers soient massacrés, voire brûlés vifs, sans pouvoir faire usage de leur arme comme ce fut le cas à Viry-Châtillon ? Comment admettre que des pompiers soient caillassés lorsqu’ils arrivent pour éteindre un feu dans ces mêmes quartiers ?
« Aujourd’hui on vit côte à côte… je crains que demain on vive face à face » avait prévenu Gérard Collomb en quittant le ministère de l’Intérieur le 3 octobre 2018. Un message lourd de sens que les Français avaient parfaitement compris. La menace est réelle. Elle reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Les militaires signataires pressent le gouvernement d’agir : « Comme on le voit, il n’est plus temps de tergiverser, sinon demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers » écrivent-ils en conclusion.
Dans un premier temps le gouvernement a fait semblant d’ignorer cette tribune publiée le 21 avril par l’hebdomadaire Valeurs actuelles. C’était sans compter sur Mélenchon et ses amis d’extrême gauche qui voient dans ce texte un discours « séditieux », « factieux », et même « un danger imminent pour notre République et la démocratie ». Ils notent d’ailleurs que le texte a été publié soixante ans, jour pour jour, après le putsch des généraux d’Alger.
Les ministres s’affolent
Sommés de réagir sur France info les ministres s’affolent. Agnès Pannier-Runachier, ministre déléguée en charge de l’Industrie prend un vocabulaire gaullien pour évoquer « un quarteron de généraux en charentaises ». Ministre des Armées, Florence Parly se déconsidère en déclarant que cette tribune est une « insulte jetée à la figure de milliers de militaires ». Après l’invective, elle sort la menace expliquant qu’un « recensement » des signataires était en cours et que si parmi ceux-ci se trouvaient des militaires en activité « des sanctions tomberont ». Lamentable ! Scandaleux ! Organiser une chasse aux sorcières contre des soldats qui ont mis leur peau au bout de leur engagement pour la France est indigne d’un pouvoir qui se veut démocratique.
« En France on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin » soulignait déjà Chamfort au 18e siècle. Cette maxime du célèbre écrivain n’a malheureusement rien perdu de son actualité. Au lieu de prendre en considération l’avertissement de ces soldats qui ont servi avec courage leur patrie dans l’honneur et la discipline le pouvoir aux abois veut les faire passer pour des « factieux », des « séditieux », voire des « ennemis de la République ». On nage en plein délire dans ce pays où le patriotisme est dénoncé comme un crime.
Cela dit, à tout juste un an de l’élection présidentielle, la tribune des généraux ne pouvait que faire réagir, d’autant que le texte est sans ambiguïté : « Nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation » écrivent les signataires. Un message reçu cinq sur cinq par Marine Le Pen qui deux jours plus tard saisit l’opportunité : « Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre… qui est avant tout la bataille de la France » réagit-elle en précisant : « comme citoyenne et comme femme politique je souscris à vos analyses et partage votre affliction ».
Après le « J’appelle à l’insurrection » de Philippe de Villiers dans Valeurs actuelles, la tribune des généraux publiée une semaine après dans le même hebdomadaire sont les signes avant-coureurs d’une campagne qui s’annonce musclée.