Sans l’union de tous les patriotes pas de victoire possible aux législatives!

La droite patriote est-elle condamnée à perdre toutes les élections ? Après l’échec de Marine Le Pen aux présidentielles, on pouvait espérer un accord politique entre le RN, Reconquête, Debout la France, voire avec la frange droitière des Républicains pour les législatives. Or, non seulement il n’y aura pas d’alliance, mais le camp national partira en ordre dispersé à cette bataille pourtant décisive pour l’avenir de notre pays.

« La droite française est la plus bête du monde » avait déclaré le socialiste Guy Mollet. C’était en décembre 1957. Force est de constater que soixante-cinq ans après, son jugement abrupt reste d’une brûlante actualité.

Alors que les électeurs de droite se sont prononcé à 70% en faveur d’une union des droites (sondage IFOP du 28 avril), les états-major de Reconquête et du Rassemblement national sont à couteaux tirés. Cette lutte fratricide pour le leadership de la droite nationale a pour origine l’annonce par Eric Zemmour de sa candidature à la présidentielle. Une véritable déclaration de guerre que Marine Le Pen n’a toujours pas digéré. D’autant que le nouveau venu en politique s’est offert le luxe d’attirer à lui quelques figures emblématiques du RN, mais surtout un grand nombre de cadres du mouvement, principalement dans le Midi.

Dès le lendemain de l’élection présidentielle Eric Zemmour a appelé à une « grande coalition des droites et de tous les patriotes » en vue des législatives. Une main tendue que Marine Le Pen a repoussé dédaigneusement. Aussi, à quelques exceptions prés, le Rassemblement national présentera-t-il des candidats dans la quasi totalité des circonscriptions. De son côté Reconquête a donné 550 investitures à des militants transfuges des Républicains, du Rassemblement national ou issus de la société civile.
« J’espère que nous allons entrer en force à l’Assemblée nationale » a osé Marine Le Pen lors de son déplacement dans le Nord de la France. Une perspective qui semble de plus en plus improbable au vu du fossé qui s’est creusé entre les frères ennemis du camp patriote.

L’analyse des résultats de l’élection présidentielle avait fait naître un espoir. Marine Le Pen l’avait emporté au premier tour dans 20 000 des 35 000 communes, des communes rurales essentiellement. Au second tour la candidate du RN avait réuni 40% des suffrages dans plus de 340 circonscriptions. De quoi relativiser son échec tout en caressant l’espoir d’« avoir un groupe puissant à l’Assemblée nationale pour éviter qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs » se réjouissait d’avance Jordan Bardella. Un peu trop tôt sans doute ! Il paraît en effet pour le moins hasardeux de faire des projections sur les législatives à partir des résultats de l’élection présidentielle. D’autant que le RN a décidé de faire cavalier seul. Même s’il arrive en tête au premier tour, il manquera toujours à son candidat les voix indispensables pour l’emporter au second. En excluant toute alliance d’appareils pour les législatives, Marine Le Pen se condamne donc à perdre ces élections.

Combien d’élus en juin pour le RN ?

Le RN a fait élire six députés en 2017. Combien aura-t-il d’élus en juin prochain ? Jordan Bardella se montre évasif. Arrivera-t-il au moins à atteindre les quinze députés nécessaires pour constituer un groupe à l’Assemblée ? Rien de moins sûr désormais. D’autant que les voix des patriotes pourront aussi se porter sur les candidats présentés dans quelque 500 circonscriptions par Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan et Les Patriotes de Florian Philippot qui ont fait alliance pour ces élections législatives.

Faut-il désespérer de la droite nationale ? Même si l’on peut déplorer la pléthore de candidats qui s’affrontent sur le même créneau, la situation n’est pas pour autant définitivement compromise. Il suffirait que les candidats se désistent au second tour en faveur de celui qui sera le mieux placé. Une règle simple. Encore faudrait-il que les dirigeants de ces partis mettent leur ego de côté pour n’avoir comme seul objectif que l’intérêt supérieur du pays. Est-ce trop leur demander ? Pourquoi ce que Mélenchon a réussi à faire en réunissant sous une bannière commune les différentes familles politiques de la gauche dans le but d’obtenir une majorité à l’Assemblée n’est-il pas réalisable à droite ? Car parvenir en quelques jours seulement à un accord entre des partis qui ont des points de vue aussi différents voire diamétralement opposés sur des thématiques comme l’Europe, le climat, le nucléaire, ou la retraite à 60 ans sans parler de l’égalité entre les hommes et les femmes dont ne veulent pas entendre parler les islamo-gauchistes, relève du tour de force.

Pour Marine Le Pen l’heure de vérité a sonné. Elle a toutes les cartes en main pour agir. Soit elle continue à faire cavalier seul et c’est l’échec assuré. Soit elle passe des alliances avec les autres formations politiques du bloc national pour avoir une chance de l’emporter et d’imposer une cohabitation à Macron. Si elle ne le fait pas elle portera une lourde responsabilité politique devant l’Histoire.