Un président en panne d’idées peut-il encore diriger le pays ?

L’information est énorme, incroyable tout autant qu’inquiétante. Elle est pourtant passée quasi inaperçue. Aucun débat à la télé, pas le moindre commentaire dans la presse…

Figurez-vous que Macron est en panne d’idées… Oui, vous avez bien lu. Choupinet manque d’inspiration. Il n’a plus de vision pour le pays. A tel point qu’il organise des séances de brainstorming avec ses conseillers. Le Point qui révèle l’information dans son édition du 16 février explique : « Le premier rendez-vous de ce type a eu lieu le 16 décembre et le second un mois plus tard, le 27 janvier ». L’un des participants à ces « séminaires » s’est confié à l’hebdomadaire:  « Ça permet de phosphorer à fond sur la suite, de réfléchir. Le président va à la pêche aux idées ». On croit rêver ! Pourquoi a-t-il besoin de convoquer l’ensemble de ses conseillers — ils sont une quarantaine — à des exercices de remue-méninges d’une demi-journée ?

Celui qui en 2017 voulait faire de la France une « start up nation »  a dû revoir ses ambitions à la baisse. L’affaire Benalla, puis la crise des Gilets Jaunes l’ont forcé à descendre dans l’arène. Ses petites phrases choc et polémiques du style « Les gens qui ne sont rien » ou encore ces « Gaulois réfractaires au changement » pour parler des Français l’ont éloigné du peuple qui l’a trouvé arrogant et méprisant. Mais cela c’était avant. Durant son premier mandat. Des erreurs de jeunesse en quelque sorte.
Dans le discours d’investiture qui a suivi sa réélection du 20 avril 2022 il s’est présenté comme « un président nouveau (pour) un mandat nouveau ». Le Macron millésime 2022 n’aurait plus rien à voir avec celui de 2017. Il avait plein de projets pour la France. On allait voir ce qu’on allait voir ! Mais patatras, dix mois après sa réélection les nuages noirs s’accumulent au-dessus de sa tête. La réforme des retraites a du mal à passer dans l’opinion et les députés s’étripent à l’Assemblée.

L’obsession de Macron

Pas facile de faire voter des lois quand on n’a plus de réelle majorité. Composer, négocier avec l’opposition ne fait pas partie du logiciel macroniste. Il faut bien pourtant s’y résoudre si l’on ne veut pas se condamner à faire du surplace. C’est ainsi que le chef de l’Etat, sur les conseils d’Alexis Kohler son secrétaire général qui a préparé les réunions, s’est tourné vers ses conseillers. Son dernier carré de fidèles ? Face à une situation qu’il ne maîtrise plus il a besoin d’échanger avec eux, de les interroger, de les écouter, de noter leurs réflexions. Car, Macron n’a qu’une obsession en tête. Comment faire pour que le pays ne tombe pas entre les mains de l’extrême droite en 2027 ? Cette idée ne le quitte plus depuis des mois. A tel point que la nouvelle de sa démission anticipée a couru à l’automne. « Il n’a pas envie d’être celui qui remettra les clés de l’Elysée à Marine Le Pen dans cinq ans » confiait un fidèle en octobre dernier. Une peur panique qui a gagné toute la macronie jusqu’aux députés. A l’occasion des débats houleux sur la réforme des retraites, l’un d’eux a fait un cauchemar éveillé en observant Marine Le Pen. « Elle était là, stoïque. Je l’ai vue tout à coup sur le perron de l’Elysée. J’ai peur que tout cela se termine très mal. ».

Face à une majorité affolée, aux mauvaises manières et aux outrances verbales de la Nupes, le groupe RN de l’Assemblée offre au contraire une image de sérieux et de responsabilité. « C’est à l’Assemblée que se prépare la prochaine campagne présidentielle. J’ai besoin d’une armée triée sur le volet » confie Marine Le Pen en privé. Une stratégie gagnante. Le groupe parlementaire qu’elle préside est celui dont les Français ont eu la meilleure opinion pendant les débats à l’Assemblée nationale selon un récent sondage. L’ancienne finaliste de la présidentielle et son parti gagnent en crédibilité surtout à droite de l’échiquier politique. En décembre dernier, une étude de l’institut Kantar précisait que pour 40% des sondés, le Rassemblement national avait vocation à participer à un gouvernement. De quoi ajouter encore au désespoir des macronistes.